EPIC ENDURO 2025… C’est raté !
J’ai merdé !
Parti trop vite dès 4h15 dans la première montée vers la Spéciale 1, j’ai suivi Florent Bois qui était là pour la première fois et on s’est clairement précipité pour rien puisque le temps de cette ascension ne comptait pas pour les portes horaires de la journée. Je m’en veux vraiment !


Après la petite Spéciale 1, de nuit, que j’ai débuté à 5h38, j’ai senti dans la 2è liaison que ça allait être compliqué pour le reste de la journée…

Pourtant, je trouvais quelques raisons d’avoir confiance parce que j’étais dans le groupe de Kilian Bron, Simon Hanoux (qui finiront dans le top 10)…
Dans la Spéciale 2, mes 2 lumières s’éteignent à 1 minutes d’écart peut-être. J’en rigole encore ! Heureusement le jour se lève, et même si on traverse le brouillard en bas, j’arrive entier !
Dans la liaison 3, je me mets dans le dur, surtout que le sol est mou sur ce long chemin de 4×4 humide à cause des pluies, orages, et de la grêle de la veille. Mais je reste toujours dans le groupe des avions de chasse que je laisse me doubler en Spéciale 3 en me jetant dans les buissons pour ne surtout pas les pénaliser. Ils me remercient tous à l’arrivée.

La Spéciale 4 de Colombières est un enfer, les parties plates voire montantes dans les pierriers sont horribles. Mais je me rends compte que plus loin je passe le virage en toboggan là où plein s’arrêtent. Par contre, dans le passage des dalles en dévers, toutes mouillées, je suis à pieds, en panique. J’y laisse tellement d’énergie, mais quand même moins que dans les liaisons…


Après la longue montée de la fin de cette spéciale écourtée par l’organisation (impossible de faire le bas vu qu’on ne pouvait pas passer sur le pont submersible après l’arrivée avec la rivière en crue), je finis la Boucle 1 bien occis sur le chemin de 4×4 d’abord en montée, puis ensuite sur la piste cyclable.
Revenu au paddock, au niveau du contrôle des puces/chrono, il y a quelques gars devant moi et je bavarde avec des locaux en attendant mon passage au contrôle, en toute confiance. La fille de l’organisation me dit de me dépêcher de pointer car il ne me reste qu’une minute. Je ne comprends pas de quoi elle parle au début… Mais pourtant si, c’est bien ma porte horaire.
En 2020, je passais avec 1h30 d’avance, jamais je n’aurais imaginé passer si « fin », même si j’ai galéré dans la boucle 1.
Gros pet au moral !
Je descends vite au camion pour me changer et manger 4 bouchées de ma salade endives/œufs/noix/cantal… Même pas le temps de mettre de la vinaigrette ! J’enquille la bouteille de 1,5L d’Orangina d’un trait (méga rototo après !)
Dorian Dunom (avec qui j’avais roulé le dimanche, 2 semaines auparavant pour reconnaitre) est là et il me dit qu’il est passé avec seulement 2 minutes d’avance. Il a 23 ans, il a un gros physique, s’envoie des trails des 60 bornes, il roule fort en descente, en enduro, et il fait partie des gars de la Team Débrou, ceux qui nettoient les spéciales de cet Epic Enduro.
Gros gros pet au moral !
Il repart dans la précipitation, quelques instants avant moi, le temps que je recharge en eau.
Et c’est parti pour la montée vers la Spéciale 4, celle de Montahut, la pire liaison du parcours, avec quasiment 1000m.
Sur la route, j’appuie pour tenter de rattraper mon retard, personne ne me double, et je dépasse même des électriques et les gars qui viennent de partir sur la Boucle 2 pour la course en équipe. Pourtant ils sont frais !
Arrivé au chemin de 4×4, je pousse comme tout le monde… Mais c’est de plus en plus dur. La p’tite Lisa Bouladou me dépasse à pieds (elle faisait la course en équipe) en m’encourageant. Je rattrape Ben Tex avec son groupe des Gets, puis ils me repassent… Pwwwooaaa, je ne sais même plus qui est devant, qui est derrière. Au sommet de Montahut, je ne suis plus lucide. J’oublie même d’enlever la position « climb » de mon amortisseur et je m’élance direct dans la spéciale… Une horreur !
La descente que j’avais repéré 2 semaines auparavant est remplie d’eau sur la moitié haute. Le ruisseau coule sur le chemin, la terre gripe bien, mais les cailloux glissent. A la traversée du ruisseau, je m’arrête boire (oui oui, en spéciale !) et je repars sur la seconde partie tellement trialisante. J’ai mal aux bras, je tétanise, je fais des tous droits… Mais j’arrive au bout.
A Olargues, quand tu sous-roules, tu subis le terrain, c’est pire que tout ! C’est là que tu te rends compte que t’es pas bon !
Je fais mon max dans le petite liaison 5, je prends direct le départ de la Spéciale 5, celle des Cornes, elle est plaisante cette petite spéciale, il y a même du public qui m’encourage, certains me reconnaissent… Mais à l’arrivée je pointe et Théo Galy m’annonce que je suis hors-délai.
Sur le moment, je ne suis même pas déçu vu que je suis déjà démoli, et que je n’aurais sûrement pas pu aller au bout. Et puis à coté, il y a un paquet de gars se font éliminer ! Je me dis que c’est vraiment dur cette année ! D’ailleurs Dorian a validé la porte horaire de 2 minutes mais il abandonne, il en a marre. C’est con mais ça me réconforte un peu !
J’aurais fait 65km et 2500m, soit la moitié du parcours, à 80% dans le dur.

C’est après que je me dis que j’ai vraiment mal géré cette première montée. Et puis j’aurais dû étudier plus sérieusement les portes horaires ! Avec la confiance acquise en 2020 (PH1 1h30 d’avance – Ph2 50 minutes d’avance – PH3 12 minutes d’avance en prenant mon temps pour finir), j’étais loin d’imaginer que ça passerait aussi fin en 2025, voire que cela ne passe pas.
Je pense aussi que je n’étais pas assez préparé cette année, notamment à cause de tous les week-ends de pluie qu’on a eu cet hiver.
Et puis bon, faut le dire aussi, je vais sur mes 47 ans bordel !
Il n’y a eu que 114 finishers cette année, sur les plus de 230 engagés (je crois) à l’Epic Enduro.
Quand j’ai récupéré mon autocollant de bronze en fin d’après-midi, le sachet d’autocollants d’argent était encore bien plein. Je pense qu’on s’est majoritairement tous fait sortir en fin de B1 ou sur la même PH que moi ?

Tous ceux qui ont terminé cet Epic Enduro 2025 sont vraiment des costauds ! En particulier Julie Perea qui termine 2è féminine et dernière finisheuse ! La boucle 3 a dû être un enfer et elle sait maintenant qu’elle a un mental de combattante !
Antoine Liaboeuf est aussi allée au bout, pour la seconde fois en 2 participations, et alors qu’il n’a pas pu rouler les 3 semaines précédentes vu qu’il était de l’autre coté de la planète. Hallucinant !
Et je suis épaté par Florent Bois qui s’arrête sur un Epic d’Argent après tant de galères physiques ces 2 dernières années… Rien de méchant, juste une tumeur au cerveau et je ne sais combien de séances de chimios. Et lui en plus, il kiffe les spéciales d’Olargues, il aime quand ça fracasse !
C’est un sacré défi ce truc ! Aucune course ne te fait vivre ces émotions, aucune course ne te met dans cet état…
Merci à Velo Caroux pour cette organisation hors-normes !
2 semaines avant, j’étais allé reconnaitre quelques spéciales avec des locaux:
Pivot Cycles // Mohawk’s Cycles // Öhlins Racing – Mountain Bike // X1 Racing Suspension // WTB // Wolf Tooth Components // ENVE Composites // DMR Bikes