Lettre à une ex, ma belle Valloire…

Lettre à une ex…

Ma belle Valloire Galibier,

On s’est connu en 1994, j’avais 15 ans et mes parents venaient de se payer un petit appartement dans la montée de l’Archaz.
Plutôt habitué aux vacances à la mer, je découvrais l’été à la montagne et fort d’une énergie débordante, je tombais vite amoureux du coin ! Il y avait là, tout pour un sportif aguerri (puisque c’est à cette époque que je rentrais en Pôle Espoir Volley-Ball): la montagne, le panorama, le côté fun d’un village tourné vers le ski mais qui, en été, bougeait autrement que sur la neige. Il y avait aussi énormément de jeunes de mon âge avec qui je sympathisais rapidement. C’était tellement facile pour les ados de se rencontrer l’été à Valloire… On se voyait sur les chemins de randonnées, on se retrouvait sur les tournois sportifs organisés par l’Office de Tourisme (mardi basket, mercredi foot, jeudi volley, vendredi tennis de table au dessus des pompiers… Et lundi pétanque), on sortait, on allait aux bars, à la patinoire, aux 2 boites de nuit (le Mamouth et la Boite à Coucou, devenu ensuite Le Slalom).
Chaque vacances, je revenais et j’héritais rapidement de mon grade de « Couérin » (= qui ne vient pas de Valloire) par les copains Valloirins.
A cette époque, mon grand frère s’était mis au VTT et je commençais à me prendre de passion pour ce sport… Plus que le Volley-Ball dans lequel j’excellais… Bizarre ?
Avec Vincent, on montait déjà aux Trois Lacs, au Col de la Plagnette, au Crey du Quart, sur la Sétaz, lui au guidon de son Sunn 5000 et moi avec son second vélo, un vieux Tox.
En parallèle, je me retrouvais au lycée avec Pierre Brégère, Julien Meunier, Ludovic Chassagnon, des descendeurs auvergnats vraiment bons qui me donnaient envie de voir à quoi ressemblait la « DH ». Et puis à Valloire, un de mes voisins, François B. est aussi un excellent descendeur que je croise depuis 94.
En 1998, j’ai enfin mon Bac (ouais, je n’ai pas été brillant) et, toujours volleyeur, ma passion pour le VTT de descente est immense !
Cet été là, je me fais planter par mon employeur saisonnier avant même de commencer le job et je me retrouve à faire la plonge avec mon pote Guimart au Relais du Galibier.
Je roule, j’apprends à connaitre un peu plus les valloirins et en 1999 je suis embauché à l’OT pour la saison estivale en tant qu’animateur sportif. Là, je rencontre tout le monde ! Le Directeur de l’OT Gérard R. bien-sûr, le Maire Cyrille R., le Directeur de la Régie « Pompom », les commerçants, tout le monde me connait et semble m’apprécier. Je croise aussi Bernard P. qui a balisé les chemins de VTT depuis des années, parfois aidé par Jean F. Ils aiment leur pays et j’adore parler VTT/randos avec eux.
A l’été 2000, je reviens à l’OT après avoir participé à mes premières courses de Descente en Auvergne et Languedoc-Roussillon.
C’est clair pour moi, tout est là, à Valloire, pour qu’une piste de Descente voit le jour… Et je connais toutes les personnes qui vont me le permettre car oui, JE vais lancer le projet d’une piste de descente à Valloire !
Tous les soirs après le boulot je monte sur le Crey du Quart avec ma pelle, mon râteau et ma pioche. Je ne prends même pas le temps de manger, complètement obnubilé, je perds 7kg en 2 mois à force de bosser à l’OT et de creuser.
En même temps, je parviens à caler des créneaux pour voir Nana à la mairie qui m’aide beaucoup pour faire les demandes de passages aux propriétaires des parcelles privées sur lesquelles la piste passera (Etienne F. m’a aussi bien aidé !). Il y en a 136 ! Il accepteront tous sauf 1 ! Pas grave, je contournerai son terrain.
Début août 2000, mon tracé est prêt, les piquets sont plantés, la rubalise est posée, les filets et les matelas sont installés, les autorisations sont signées, mon plan de secours est validé par les pompiers (par Paul B.) et je monte voir Cyrille R., je lui présente des prospectus que j’ai préparé seul pour les distribuer sur les courses de Rhône-Alpes… Et il prend peur et me demande de poser des panneaux annonçant que la piste est fermée. Je comprends qu’il a peur après le décès d’un grimpeur sur la cascade de glace à Pâques. « Pas grave, je mettrai ces panneaux mais vous verrez, il y aura du monde ! »
Fin août, la petite fréquentation de la nouvelle télécabine de la Brive a été multipliée par presque 4 ! Et oui, il n’y a que 13 pistes de descentes permanentes en France et Valloire est la seule à en proposer une en Maurienne.
Après 2 étés en emplois saisonniers à l’OT de Valloire, je me retrouve donc en 2001 dans le rôle de Bikepatrol sur « ma piste », employé par la Régie des Remontées Mécaniques.
Cette été là, c’est Gérard V. qui est à la tête de la commune et il soutient mon projet de piste de descente. Je me relance à fond dans « le truc » ! Je suis toujours à pieds mais je me débrouille pour me faire monter sur le massif. Je creuse, je pioche, je ratisse sur la « Piste des Granges »… Et oui, quelqu’un l’a appelé comme ça pendant l’hiver, sans même m’en parler…
Pas grave, tant qu’on peut faire de la Descente, j’accepte tout de toi Valloire !
Et j’ai même droit à 2 demi-journées de pelle à pattes avec Feufeu aux commandes. On a failli lâcher un caillou énorme au dessus de Poingt Rogereuil. Il aurait pu traverser une maison… Chaud !


A la fin de l’été 2001, Pompom est content et moi aussi !.. Il me tarde de revenir en 2002 surtout que Guimart a créé bénévolement (alors qu’il n’a pas encore commencé son activité de graphiste) un petit site internet dédié à la piste avec pages « accès », « présentation de la piste », « photos » de Quentin G.
La piste apparait aussi dans le « dépliant été » de Valloire.
En 2002, quand je reviens, je rencontre le nouveau Directeur de la Régie (ou de la SEM ? Je ne sais plus en quelle année ça a changé), Eric D. Il a l’air jeune et dynamique, tant mieux !
Par contre j’apprends que Valloire sponsorise une équipe de descente, le Team Valloire, qui roule sur Vario Bikes avec Damien S. et Thibault R. Apparemment, ils ont eu un beau petit chèque ? … Personne ne m’en a parlé ? Et moi, je suis toujours à pieds. Ils doivent venir tracer une nouvelle piste pendant l’été… Ils ne feront rien et me demandent même de la construire moi-même, tout seul avec ma pelle et ma pioche.
Pas grave, tant qu’on peut faire de la Descente. J’accepte tout de toi Valloire !
L’été se passe bien et je sais qu’on parle de Valloire, de sa piste de descente. J’ai d’ailleurs obtenu quelques parutions dans les magazines de l’époque: VTT Magazine et Vélo Vert avec son « guide des stations ». A cette époque, il n’y a pas encore beaucoup de promotion internet, pas de Facebook, d’Instagram.
En 2003, j’obtiens mon concours de Professeur d’EPS et je décide d’arrêter les jobs saisonniers. C’est Papouf qui reprendra le flambeau en tant que Bikepatrol. Il fait son maximum avec les moyens dont il dispose et je l’aide de temps en temps, bénévolement !
Cette été là, j’apprends aussi que le club Valloire Galibier VTT est créé par Bernard F.
Je n’étais pas au courant, mais ce n’est pas grave tant qu’on peut faire de la Descente à Valloire ! C’est même super et, déjà bien copain avec toute la famille de Bernard F. (bien connue des descendeurs), je deviendrai vite ami avec tous les licenciés du club (pour beaucoup des gens de la vallée).
En 2004, le club organise sa première course de Descente à Valloire, sur la Mickaël Pascal, la nouvelle piste tracée sous la télécabine de la Brive, du nom du Champion du Monde Junior 1998 et pilote de Coupe du Monde licencié au club.Je suis tellement content qu’il y ait une course de Descente à Valloire. Avant, quand j’étais à l’OT, il y avait eu la Valticime, une course de VTT de Cross-Country organisée par un privé et qui avait coûté je ne sais combien pour 60 participants. Nous, on faisait mieux, avec peu !
Je participe bien-entendu à cette course mais avant celle-ci, j’aide l’équipe de Bernard F. à planter les piquets, poser de la rubalise, creuser, piocher, ratisser… Je donne de mon temps pendant quelques jours. Je reçois Manu Hubert, le sélectionneur de l’équipe de France qui vient voir la station pour y organiser, peut-être, une Coupe de France de Descente… Et puis il y a aussi, cette année là, l’organisation du TNJV (Trophée Nationale du Jeune VTTiste), sorte de championnat de France pour les enfants, en équipes de comités… 350 gamins pendant 5 jours, les familles, les coachs… Un boulot monstre ! Et un succès qu’on doit à Bernard F.


En 2005, le club organise une Coupe du Rhône-Alpes de Descente et une manche des Enduro Séries. Je serai là une semaine en avance avant chaque course pour aider à tout préparer, puis à participer.


Avec la course l’année précédente, on est quelques bénévoles, mais franchement peu de valloirins… Mais « le truc » est lancé, Valloire va se tourner vers l’enduro ! La Fédération Française de Cyclisme prend bien trop cher pour nous laisser le droit d’organiser une Coupe de France de Descente. Ça m’attriste un peu puisque je suis passionné de Descente, mais l’Enduro, c’est quand même pas mal !
A partir de 2006, Valloire devient peu à peu LA station enduro pour le VTT en France. L’Enduro Séries de 2005 avait rassemblée 90 participants, celle de 2006 150, celle de 2007 230, puis à partir de 2008, la course a toujours fait le plein, soit 350 participants, jusqu’en 20015. Pour s’inscrire à la course de Valloire, nommée Coupe de France d’Enduro VTT/Enduro Series, il fallait s’engager plusieurs mois à l’avance pour être sûr de pouvoir y participer. Les spéciales de la Sapinière et du Grand Plateau étaient des références dans la discipline.
Ces années là, il y a aussi eu 2 autres courses de VTT de Descente, en 2010 (souvenez vous des coulées de boues ce jour-là) et 2012 (course UCI, Championnat de savoie).


En 2014, grâce au travail de Bernard F., de toute sa famille et du club, ainsi que de la SEM qui a mit quelques moyens sur la table, Valloire a pu accueillir une manche de la Coupe du Monde de VTT d’Enduro. Des pilotes sont venus du monde entier, plus de 40 nationalités, et la « notoriété VTTistque » de la station n’était plus à faire ! Après la saison, l’Union Cycliste Internationale élisait la manche de Valloire comme la plus belle du circuit, pour ses tracés et son organisation. Une consécration qu’on a pu ressentir sur tous les sites internets dédiés au VTT en France et à l’étranger… Mais malheureusement pas à Valloire.


La dernière manche valloirinche de Coupe de France/Enduro Series a eu lieu en 2015. Il parait que ça coûtait trop cher ?
En tout, en 12 ans (2004-2015) il y a donc eu à Valloire 10 manches de Coupe de France d’Enduro, 1 Coupe du Monde, 2 manches de Coupe du Rhône-Alpes et 1 Championnat de Savoie de Descente, ainsi que 3 courses de Descente Kids. Je me rappelle de mon pote Lionel S. qui me disait que chaque année on lui remplissait son gîte pendant une bonne période de l’été, et parfois avec des stars comme la famille Atherton (Champions du Monde Homme et dames de Descente) ou Rémy Absalon (Champion d’Europe d’Enduro, le frère du Champion Olympique de XC Julien Absalon)
J’étais là à chaque fois au moins une semaine avant pour aider l’organisation… Et puis j’y ai toujours retrouvé les mêmes: toute la famille de Bernard F., quelques copains du club venus de la vallée (notamment les Woods) et quelques valloirins.


Il faut l’avouer, je n’étais pas un « élément moteur » du groupe puisque j’habitais trop loin (en Auvergne puis dans l’Oise), et c’est grâce à Bernard F. que les courses ont eu lieu ! Haaaa, ce Bernard et sa grande gueule. Il en a gonflé plus d’un… Mais sans lui, pas de course ! Point barre !
Entre 2004 et 2015, le bikepark a aussi évolué. Papouf a laissé sa place à son frère Tchi (désormais shapper au Canada après quelques piges en Suède), puis à Gino et Loïc puis quelques autres. D’une piste de descente, le domaine en a gagné d’autres, surtout qu’avant chaque course on ouvrait un nouveau tracé qui servait de spéciale et de piste permanente ensuite.Les pistes de Descente permanentes de Valloire ont toujours été des pistes d’Enduro, aux tracés relativement naturels.
Les bikepatrols créaient même une piste qu’ils appelaient « La Tchouk » (mon surnom) en hommage à mon travail, mon investissement.
Concrètement, selon moi, Valloire n’a jamais vraiment cru au VTT (tendance descente/enduro) et de vrais moyens n’ont jamais été posés sur la table pour tracer des pistes. De la même manière, l’OT n’a jamais fait de publicité à propos du bikepark, ni même pour les courses. Et vu des bureaux, même si certaines personnes ont soutenu l’activité VTT (Gérard V., Eric D. par exemple), jamais Valloire n’a voulu prendre le pas des « vraies stations VTT ».
C’est vraiment dommage parce qu’avec mes petits moyens, Valloire était finalement précurseure, au moins en Maurienne, au début des années 2000.
Depuis 3 ans, le club Valloire Galibier VTT ne reçoit plus de subvention et bien-entendu, il n’y a plus de course, plus d’entrainement pour les enfants (et oui, il y avait un groupe d’enfants), plus rien sur sa page Facebook… Et étant donné que les courses de Valloire étaient le seul vrai moyen de promotion du bikepark, forcément, tout s’écroule…
Pour la quatrième année consécutive, des pistes n’ont pas été entretenues, des reproches fusent sur les réseaux sociaux et rien ne se passe. C’est de pire en pire. Sur le dépliant « été 2019 » c’est 17 pistes qui sont annoncées… Il ne doit en rester que 6 ou 7 ?! C’est un mensonge !


Mais d’un autre côté, je reconnais un truc bien cette année, enfin ! Oui, enfin la station a investi dans un Pumptrack, cette petite piste goudronnée utilisable par les VTT (en majorité), les skate, les BMX, les rollers (une petite station comme Saint-Pierre de Chartreuse en est équipée depuis 5 ans. Tu en trouveras à Villard de Lans, Saint-François Longchamp, Branans…).
Depuis son ouverture mi-juillet, elle est blindée de gamins (mais aussi d’adultes) et mes copains valloirins qui accompagnent leurs gosses trouvent ça génial. Ils sentent que leurs enfants ont pris « le virus » du VTT et demandent où est-ce qu’ils pourraient les licencier pour progresser à Valloire… Le club est décapité.
Valloire, je ne te reconnais plus, en tous cas pour ce qui concerne le VTT. Je t’ai tellement donné, j’ai passé tellement de temps à tenter de faire de toi une « station VTT » (avec d’autres) que je ne comprends pas ce qu’il se passe. Tu l’as compris dans mon texte, je trouve qu’il n’y a jamais vraiment eu un grand intérêt des valloirins pour le VTT, heureusement qu’il y avait quelques volontaires, des licenciés de la vallée et la famille F.
Même sur les chemins de randonnées le panneautage FFC est en piteux état. J’ai dû guider plusieurs VTTistes et randonneurs piétons les jours derniers, notamment dans le Collomban Noir… Incroyable !
Dimanche dernier, dans le JT de France 2 de 20h il y avait un reportage sur la Maurienne « le plus grand domaine cycliste du monde » (à 31’40 ») où on y voit mon ami Romain Paulhan tracer des pistes à Bramans. C’est un ancien Champion de France de Descente, pilote de Coupe du Monde d’Enduro. Il est venu rouler chez toi il y a 3 semaines et il a dû être servi.
Il n’y a plus de course et sur les pistes du bikepark restantes il y a des fils tendus, des souches qui dépassent, des ornières… C’est dangereux par endroits ! Mais que se passe-t-il ?!
Pendant 20 ans j’étais ton ambassadeur partout où j’allais, fier de mettre en avant le VTT à Valloire. J’ai encore des dizaines de casquettes Valloire, d’Opinel Enduro Series, de t-shirts Perfect Line… Mais là, non, je ne peux plus, je conseille à mes amis d’aller rouler aux 7 Laux où pour 18,50€ la journée, tu fais du vrai et du beau VTT ! Il faudrait vraiment que tu ailles voir là-bas ce qu’il s’y passe ! Les réseaux sociaux liés au bikepark sont dynamiques, les pistes sont travaillées (par beaucoup de bénévoles de l’association Les Pieds à Terre), des petits événements y sont organisés (courses, jams) et il y a la queue aux remontées !
Il faut vraiment que tu ailles voir ailleurs.
Alors tu vas me dire: « ouaiiisss mais ça coûte trop cher le VTT, l’entretien des pistes »…
Mais justement, certains bikeparks s’associent avec les clubs locaux en passant un contrat avec eux: chaque adhérent doit venir travailler sur la piste plusieurs demi-journées dans la saison, et en échange, il a le forfait gratuit l’autre demi-journée… Pas con n’est ce pas ? Ça permet aux jeunes de se retrouver, d’avancer ensembles, d’œuvrer pour la station comme j’ai pu le faire, et de rouler !
J’ai eu la chance, en 2016, d’aller à Whistler au Canada, la mecque du VTT de Descente, d’Enduro et de Freeride dans le monde. Là-bas, le bikepark n’utilise que 2 télésièges (Fitzsimmons et Garbanzo – plus 2 autres où il faut payer des surplus si on veut les utiliser) qui desservent peut-être plus de 50 pistes de tous niveaux. Le coût d’entretien doit être énorme, surtout qu’en pleine saison (juillet-août), les remontées tournent de 9h30 à 20h non-stop (en juin et septembre ça ferme à 18h)…. Mais tu vois, depuis 10 ans, la fréquentation de Whistler en été est désormais supérieure à celle de l’hiver ! Attention, je parle bien de fréquentation de la station, pas du nombre de VTTistes qui achètent des forfaits ! Non ! Je parle du VTTiste qui vient rouler en bikepark avec sa famille mais dont la femme va rouler une journée et aller au spa, aux enfants qui iront à la patinoire pendant que papa roule, qui retourneront rouler…etc
Et oui, à Whistler, ils font plus de chiffre global avec le VTT qu’avec le ski…
Enfin, je pense que tu es loin de tout cela et j’en suis vraiment triste…
Tu sais, tu te dis « station vélo », mais crois moi, tu n’es plus une « station VTT » !
Après, tu es un peu comme une ex… Je m’inquiète quand même pour toi, je tiens même à toi, mais je ne peux plus faire grand chose, tu fais tes choix… Et je ne les comprends pas.

Julien « Tchouk » Vendries

Ma DH des Angles 2019… La cata !

Voila voila, bon bah pour ma 130è course (si si, c’est vrai !) j’ai vraiment été bon !
Si vous avez suivi, hier j’ai fais 2 descentes de reconnaissances vu la météo et l’état de la piste des Angles (article 1 et article 2). Dans les bois, il y avait des pilotes dans toutes les positions mais pas sur leurs vélos: couchés dans les cailloux, accrochés aux arbres, plantés têtes premières dans les buissons. Dans les 2 parties en forêt, j’avais l’impression de traverser un monde parallèle ! Avec un fond sonore un peu gore, on se serait cru dans Braindead ! (Avis aux connaisseurs)


Ce matin à 7h, 4°c… A 8h15 pour la seule reco autorisée, on monte avec Jean-Michel et Lucas (le seuls survivants du César Bike ?) et on descend sur une piste qui sèche dans ses parties ensoleillées mais qui reste bien compliquée dans les sous-bois. C’est chaud !


10h49, je m’élance pour ma première manche. Je déteste le start des Angles et derrière le premier virage, j’ai le pied droit qui ripe et la pédale me réouvre le mollet droit, là où je m’étais déjà bien ouvert il y a un gros mois (aux 7 Laux)… « Aïe, ça pique ! P’tain ça pique ! » L’espagnol (pardon le catalan) parti derrière moi me double dans l’entrée du premier bois (je le laisse passer). Je descends en bas de ce bois et je vois que Robert arrive en haut. J’attends sur le côté, je ne veux pas gêner Robert… Qui s’étale 3m derrière moi sur les cailloux glissants. Il galère à se relever alors je repars et il me double après. Puis un autre espagnol me double… Pfffff, c’est dur de rouler aux Angles et j’arrive en bas avec le mollet qui suinte bien ! Temps catastrophique, direction le poste de secours pour un nettoyage… Merci au secouriste, très sympa, qui s’est occupé de moi !


13h07, je m’élance pour ma seconde manche. Je ne passe même pas le premier virage et j’entends baaawwww. Je viens de taper ma roue arrière et sur le coup je crois que j’ai crevé (en réalité j’ai juste perdu beaucoup de pression, je viens de le comprendre maintenant) et j’ai le cul qui chasse dans les virages. J’ai une mousse dans le pneu arrière et je peux presque rouler normalement mais non, à quoi bon ? Il me reste toute la piste à descendre et je ne veux pas risquer d’exploser ma jante, surtout pour finir au fond, et puis cette semaine je vais rouler sur un bike park de rêve, très loin, alors je lâche l’affaire, je préserve ma roue !


La piste des Angles est une superbe piste de DH, de vraie DH, qui ne pardonne pas (surtout le départ) et qui demande de l’engagement et un gros bagage technique… Comme moi quoi ! Ha non merde !
Et que c’est beau là-bas ! Faut vraiment que je vienne rouler sur le bikepark ou en enduro !
Bravo aux organisateurs ! C’est chouette de voir des courses avec tant de monde… Dommage qu’il n’y ait pas plus de français, quelle tristesse pour la DH régionale et nationale ici.

Bon, j’ai quand même réussi à parler mon catalan au micro de la course, et ça c’est une grande victoire !

Merci à Laëtitia, Hervé, Lucas et Jean-Michel pour ce week-end dé compétiziona dé grandé nivéto !!!

Fast & Frousse // Kevin vs Tchouk – Mountain Of Hell 2019


Je pars du fond de la qualif, appelé 127e sur 150 (plaque 727). Au départ je double direct contre la rubalise et je prends la première montée sur le vélo en me faufilant au milieu de ceux qui poussent à pieds. Pareil dans la deuxième montée.
Je me fais doubler dans la partie finale, j’ai les bras qui tétanisent mais moins que l’an passé mais sur la route finale je double presque tout ceux qui me sont passés devant juste avant.
Je suis bien content.

Je suis descendu en 32’11 » et ça me place 422e scratch sur environ 1050, 56e Master 2 sur 141. Demain départ en ligne 19 (il y en a une cinquantaine je crois ?) Et embarquement à 4h45



Même horaire de départ, même piste, et pourtant pas la même course ! Pourtant on a le même vélo ! #Firebird29 #PivotCycles On devrait aller à la même vitesse ?!… Ça doit venir du bonhomme chef ?! #Perspicacité
Le matos ne fait pas tout et en voila la preuve ! #forumeur
Kévin termine 7è scratch et 2è Master 1 de la Mountain Of Hell 2019, et moi je termine 309è scratch et 39è Master 2.
J’aurais pu mettre un gros rock bien violent sur les images de Kevin et une musique d’ascenseur sur mes plans, mais j’ai préféré laisser le son (à noter que ma Sony capte bien mieux le son que sa GoPro qui fait de plus belles images).
C’est pas compliqué, quand c’est Kevin il y a le bruit du vent, de la vitesse, quand c’est moi, ça fait le bruit d’un bœuf en rute !
Quand je pense qu’il n’a rien vu de ce qui s’est passé au départ ! #carnage #vietnam

(Petit passage velu à 7’11 », Kevin est le seul à avoir tiré « ça »)

Un peu déçu de tous les petits problèmes cumulés que j’ai eu pendant mon run (tige de selle déconnectée, masque plein de neige, buée), car je pense que j’ai perdu 4-5 minutes en m’arrêtant 5-6 fois sur le parcours mais je finis quand même 309è sur 798 à l’arrivée (1050 en qualification hier) et 39è Master 2 sur 129 à l’arrivée (166 en qualification).
Je gagne 111 places au scratch (67 de mieux que l’an passé) et 17 places en Master 2 par rapport à hier et je ne comprends pas trop comment ?
C’est fou ce résultat parce que sur toutes les courses auxquelles je participe (DH/Enduro), je sais me « jauger », je sais que je serai « au fond », et j’ai bien conscience de mon niveau bien naze… Mais à la MOH, tous les ans, j’ai l’impression de redevenir bon, mais ça ne dure qu’une course. Preuve que cette mass-start est sûrement fréquentée par des gens qui se font un petit défi annuel (?)… Mais il y en a qui sont un peu marteaux je crois !
Enfin, je crois que la vidéo parle d’elle-même…
Bon rétablissement aux blessés et bon courage à ceux qui ont tout cassé !

Valberg 2019 Avec La Dream Team // Team X1 Racing

Ce week-end à Valberg (06), Dylan Levesque remportait la manche finale de la Coupe de France de DH devant un sacré plateau de pilotes internationaux ! Il empoche le classement général de la coupe national après ses victoires à Brassac (81) et Métabief (25).
Julien Piccolo termine 3è du classement général et l’équipe, complétée par Martin Jouët-Pastre, termine 3è du classement des teams.
Revivez cette manche finale au plus près de cette dream team dans un genre de film/vidéo/V-log/télé-réalité/documentaire/reportage… amateur.

Bravo à ces 3 pilotes pour leurs performances ! Au-delà de l’aspect sportif des résultats, Dylan est routier, Julien est technicien-suspension, et Martin est ingénieur. Ils travaillent beaucoup et parviennent à cumuler emploi du temps serrés et entrainements soutenus !

Dylan est d’ailleurs aussi sélectionné (depuis lundi) pour joindre Antoine Méo (5 fois Champion du Monde d’Enduro Moto) sur le Grand Prix de France en catégorie Open avec le Team Honda RedMoto Racing.

Du travail, de l’investissement, de la passion, du sérieux, mais aussi de la rigolade, de la camaraderie, du savoir-vivre et un bon soutien familial… Voila le secret de la réussite de cette équipe, et je pense qu’on le voit bien dans la vidéo.

// Team X1 Racing // Xoneracing Suspension // COMMENCAL // Forbike Clothing // Galfer BIKE // G-Skin Personalized Teamwear // SP Graphisme // Maison Du Tournage // Comptoir auto bedaricien // #AllianzAndrieu // #Lagarrigue // #YorkLubrifiantsBio // Dylan Lvsq // Pierrick Hodebert Öhlins // Jerome Montes //

Valberg // Finale de la Coupe de France de DH 2019

Ce week-end avait lieu la manche finale de la Coupe de France de VTT de Descente 2019 à Valberg (06).

La station ne cache pas ses ambitions et annonce déjà la même course en 2020, pose sa candidature pour le Championnat de France en 2021, et pour une manche de la Coupe du Monde 2022 (si j’ai bien suivi).

Clairement, le site est magnifique ! Je n’étais jamais allé dans ce secteur des Alpes-Maritimes et j’y retournerai ! Je vous conseille à tous de monter là-haut via la Gorge de Daluis, une route exceptionnelle que je ne pensais pas voir un jour en France.
Au niveau de la piste, les organisateurs ont fait un travail énorme de shappage et de constructions de passerelles/appels en bois, très propres ! La piste alterne entre les sections pentues en forêt, et les sections de sauts rapides et plus plates. Relativement courte, la plupart des pilotes ont bien apprécié ce tracé qu’il a fallu remanier pendant les 3 jours de compétitions. Le vendredi, lors des essais, il y a eu 38 « bobos » dont 19 qui ont fini aux urgences, contraignant l’organisation à stopper les descentes d’essais pour le dernier groupe faute de secours disponibles.

Le samedi, et après la modification d’un saut qui posait problème la veille, c’est finalement un gros orage qui est venu perturber encore une fois la course, contraignant les pilotes à décaler leur manche de placement au dimanche.

J’étais là-bas avec le Team X1 Racing et ces changements n’ont pas entamé la bonne humeur des pilotes élites qui n’ont pourtant pu faire que 4 recos le vendredi et 4 autre le samedi. Les autres ont pu, avant l’annonce de ces changements, enchainer les runs de recos.

« Bon finalement, on aurait pu la faire sur 2 jours cette Coupe de France ! »

Joke d’un pilote élite, rien de plus !

La piste était donc assez complète et il faut aussi signaler une chose, c’est que Loïc Bruni « himself » était venu prêter main forte pour la tracer, et elle porte désormais son nom.

D’ailleurs Bruni (Specialized Gravity) était là pour la course, mais aussi Rémi Thirion (Commençal Vallnord), Thomas Estaque (Commençal 100%), Charly Di Pasquale (JC Racing), Faustin Figaret (Gamux)… Bref, il y avait de sacré clients sur cette manche nationale que certains n’avaient plus fréquentés depuis 2014.

Alors forcément, Dylan Levesque (Team X1 Racing), leader de la série après avoir remporté toutes les manches jusque-là, ne faisait pas le fier… Mais le challenge était lancé, sans compter que derrière lui Valentin Chatanay (Scott Biofrais) était prêt pour attaquer, tout comme Bryan Pfeiffer (ADH)…etc

Le dimanche, c’est donc une journée sans problèmes, sans changements de programme, qui a eu lieu sous un soleil radieux (et mon cou me brûle encore).

Malheureusement, il y avait peu de monde, peu de spectateurs sur cette course qui se tenait à 4km du village… Mais c’est le lot de toutes les courses nationales désormais. Il faut quand même reconnaitre que l’organisation avait mis les petits plats dans les grands, avec une aire d’arrivée bien pensée (buvette, barbec, chapiteaux, une arrivée en ligne droite très visuelle, paddocks dans l’axe, télésiège ouvert aux visiteurs…etc). Je pense vraiment que les gars de Valberg sont « CHO » pour leurs projets futurs et je reste convaincu qu’un Championnat de France là-bas, ou une Coupe du Monde, serait un bel évènement.

Après une manche de placement remportée par Thomas Estaque le couteau entre les dents, Dylan Levesque est second et déjà assuré de remporter le général de la Coupe de France 2019. Derrière Loïc Bruni roule-t-il tranquille ? Ne prend-il pas de risques vu les échéances qui l’attendent ? Difficile de savoir… En tous cas Dylan a le sourire !

Chez les filles, Agnès Delest (US Cagnes) est remontée comme une pendule et termine presque 4s devant Mélanie Chappaz (Hope) et sa copine Fiona Ourdouillie (US Cagnes).

L’après-midi, on remet les compteurs à zéro et ça repart sur une piste totalement sèche (puisque le bois était encore un peu humide après le gros orage de la veille).

5è de la course, Valentin Chatanay (Scott Biofrais) termine juste derrière le surprenant BMXer Elliot Vallon (Sarrians GT Factory Racing) qui participait à sa première Coupe de France Élite, sur un vélo grinçant et bringuebalant… Incroyable ! Il réalise au passage, le meilleur temps tous concurrents confondus sur la 2è moitié de la piste.

A la 3è place, Loïc Bruni (Specialized Gravity) termine en bon prince…

2è, Thomas Estaque (Commençal 100%) perd 4 dixièmes par rapport son temps du matin (qui lui aurait permis de remporter la finale) mais repart quand même avec le sourire, lui qui a quelques difficultés en ce début de saison internationale.

Vainqueur de la course, Dylan Levesque (Team X1 Racing) passe devant Thomas pour 2 dixièmes sur cette piste courte (2’35″52) qui lui permet de repartir avec le trophée du jour et de la saison… Quelle saison !

Peu de monde le sait mais Dylan travaille ! Il est routier dans le sud de la France, se lève très tôt les matins et parvient à réaliser de très belles performances en VTT et en moto d’enduro (il fait partie des 15 sélectionnés pour participer au Grand Prix de France avec Antoine Méo, 5 fois Champion du Monde d’Enduro)… J’admire ce genre de profil ! Tout comme Julien Piccolo dans la même équipe, qui était ce matin en train de faire l’entretien de vos amortisseurs dès 8h00 dans l’atelier, et qui termine 3è du classement général de la Coupe de France (comme en 2012). A noter que dans l’équipe X1 Racing, Martin Jouët-Pastre est un peu en retrait au niveau des résultats, mais il a ramené des points précieux.

Bravo à Valentin Chatanay (Scott Biofrais) qui, toujours très modestement, fait de superbes résultats, et termine second du classement général.

Chez les filles, Flora Lesoin (Annecy CC) monte sur la 5è marche du podium en envoyant de sacré sauts ! Léona Pierrini (FRC VTT Saint-Vallier) est 4è (et vainqueur Junior). Mathilde Bernard (Scott Biofrais) profite un peu de la chute de Mélanie Chappaz (Hope – 6è) pour prendre la 3è place, son premier podium en Élite. Fiona Ourdouillie (US Cagnes) gagne donc une place et Agnès Delest (US Cagnes) reste en tête, avec un grand sourire !

Au général, Mélanie Chappaz (Hope) conserve quand même le leadership au général devant Agnès Delest et Fiona Ourdouillié.

Au classement général des teams 2019, l’US Cagnes est au sommet de la boite, devant les Scott Biofrais et le Team X1 Racing.

Tous les résultats sont ICI

Et oui, la saison de Coupe de France de DH est déjà terminée. Elle n’aura duré que 3 courses, étalées sur 5 semaines, à peine plus d’un mois. Moi qui suis « un ancien », cela m’attriste bien. J’ai connu une époque où il y avait 7 manches de Coupe de France (les Internationaux de France puis la Coupe de France La Poste) avec 400 participants (mais « l’Enduro » n’existait pas). Pourtant, il y a moyen de proposer des courses qui attirent plus de 300 pilotes comme en témoigne l’organisation des Pierron/Chanel tous les ans à Brioude (43) en mars… Et puis on s’est bien rendu compte samedi soir, après l’orage, que les jeunes de l’US Cagnes VTT sont volontaires pour monter shapper/tracer la piste… Alors quu’est ce que tu veux y faire ma pauvre Lucette ?

On notera quand même la phrase de Bruni qui, applaudit sur le podium, reconnaissait qu’il n’était pas venu sur une manche de la Coupe de France depuis 5 ans surtout parce que « le calendrier FFC est incohérent ». C’est vrai que souvent ce sont les stations, les villes d’accueil qui imposent les dates (ce week-end, en plein milieu des épreuves du BAC, ce n’était pas un bon choix)… Et même si « les villes/stations organisatrices se réduisent à peau de chagrin » (dans la réponse), il n’y a pas que ça, il faut savoir se renouveler, écouter aussi les pratiquants… Enfin, vaste débat…

Je n’ai pas fait de photos des pilotes du Team X1 Racing sur le vélo puisque j’étais là-bas pour les filmer. La vidéo arrivera bientôt, le temps de la monter.

Ce week-end, direction la Mountain Of Hell des 2 Alpes, 20è édition !

Vous pouvez enregistrer mes photos (clic droit –> enregistrer l’image) et les partager si elles vous plaisent. Ce serait sympa de mettre le lien vers mon blog dans vos commentaires (www.tchouktv.fr)

De belles images de DH VTT