Je suis mauvais et j’aime participer à des courses de DH et d’Enduro: la réponse en 7 points

Amaury Pierron, Loïc Bruni, Loris Vergier… En voila des noms qui « causent » en ce moment ! Et forcément, pour eux, personne ne se pose la question: « mais pourquoi tu participes à des courses ? »

Pourtant, il y a quelques temps, je me demandais pourquoi certains pilotes s’acharnent à participer aux manches de la coupe du monde alors qu’ils ne se qualifient jamais (et c’est encore pire avec le règlement UCI 2018)…

Et puis je me suis regardé le nombril et je me suis dit: « mais pourquoi TOI tu participes à des courses alors que tu es nul… T’es encore pire qu’eux ! Toi, tu finis au fond du classement des courses régionales. Alors ? Qu’est ce qui t’engage là-dedans ? »

Cet article est donc dédié à toi le naze de service, toi qui fait des podiums en retournant la feuille de classement, toi qui traine peut-être avec des pilotes, des vrais, et qui n’ose avouer ton classement après la course quand ton entourage te pose la question.

Ou alors il s’adresse aussi et surtout à toi le timide, le réservé, le débutant, celui qui n’a pas confiance en lui et qui n’ose pas s’engager sur une course parce qu’il pense qu’il sera « au fond », la risée de tous les spectateurs.

Lis cet article et tu comprendras peut-être la passion qui m’anime et tu trouveras, je l’espère, les raisons de te pousser à t’inscrire à la prochaine course régionale, ou à te projeter dans une participation en 2019.

La voila la bonne raison de participer à des courses…

Non, je rigole, regarde à partir de maintenant:

1- Les amis:

D’abord, c’est très basique comme premier point, tellement évident, mais ce que j’aime avant tout sur les courses, c’est de me retrouver avec des potes, des amis. Il m’arrive même parfois de m’y rendre seul et je croise toujours des gens que j’apprécie. Certes, il y a quelques cons (très très très peu) mais si tu n’es pas trop « effacé », agréable et sympa, tu te rendras vite compte que l’ambiance entre pilotes est franchement bonne. J’ai toujours apprécié l’entraide qui règne dans les paddocks… Finalement, le monde de la DH (même à un niveau mondial d’ailleurs) est un petit monde où tout le monde se connait. Un genre de tribu dont l’accès est facile et rapide !

 

2- Les recos:

Cet article concerne les courses d’Enduro et de DH mais, un peu plus spécialement en DH, la journée de reconnaissances est toujours un moment de pur plaisir pour moi. Imagine, même sur une course régionale (notamment en début de saison), tu peux te retrouver à rouler (oui, toi la quiche) sur les mêmes lignes que tes idoles.

De plus, les séances de reconnaissances sont souvent l’occasion de pousser un peu plus loin tes limites: tu bloques sur une difficulté mais là, en 10 minutes, tu vois passer 20 gars, parfois de ton niveau, qui te laissent imaginer que tu peux y aller, que tu peux te lancer… Ce n’est pas tout seul sur un single que tu te lâcherais comme ça !

 

3- Tu te dépasses:

Et oui, justement, après ce que je viens d’écrire dans le point 2, en séances de reconnaissances tu vas te lancer sur des sauts, tenter de passer des pierriers… Mais en course aussi. Et au-delà de ton engagement sur les obstacles, tu vas vivre un engagement physique que tu ne pratiques pas quand tu roules hors-course. Une fois la porte de départ franchie, tu n’as pas le choix, tu as le chrono dans la tête et tu vas appuyer jusqu’au bout ! Parfois, tu vas même t’en rendre malade tellement tu vas forcer. Tu vas même te retrouver à rouler dans un état que tu n’as jamais connu quand tu roules seul ou avec tes potes de ride. Tu relèves ton niveau mon gars !

La compétition, c’est ça, c’est dur physiquement. Mais c’est une sensation que tu ne regrettes jamais ! Combien ont fini l’Epic Enduro en se disant: « je ne ferai plus jamais cette connerie »… Et se sont de nouveau inscrits l’année suivante ?

4- Les spots/les tracés:

Clairement, en termes de tracés, il y a des pistes à aller visiter, et certaines ne sont ouvertes ou tout du moins parfaitement shappées qu’au moment de la compétition ! Certaines courses que j’aurais conseillées n’existent plus (la DH d’Alzon par exemple) mais il y a encore quelques « pépites » comme par exemple la DH de Combes (34) où, que tu sois un pilote de Coupe du Monde ou un poireau comme moi, tu prendras un maximum de plaisir ! En enduro pur il y a l’Enduro des Terres Noires à Digne les Bains (04) où tu rouleras sur des tracés uniques et absolument incroyables (comme si tu roulais sur la Lune).

C’est aussi le cas de la Mountain Of Hell aux 2 Alpes (38) où on ne peut rouler sur le Glacier à 3400m et sur la Vénosc Piétonne que pour la course… Mais cette course atypique me fait basculer vers le 5è point…

 

5- L’Ambiance:

Palme d’or à la Mountain Of Hell 2018 pour l’ambiance générée par l’organisation et les pilotes. Vu le spot, vu le nombre de participants et de bénévoles, vu l’ensemble des paramètres qui font que cette course est unique, l’organisation parvient quand même à donner un côté festif et convivial à l’événement (alors qu’il pourrait vite basculer dans l’élitisme): un DJ sur le glacier, des apéros organisés, un repas, une tombola démente (5 x 1 semaines à Whistler tous frais payés)…

A ce petit jeu là, les courses régionales répondent aussi présentes, à leur niveau, et j’ai connu des courses où le « paysan » d’en bas préparait le méchoui pour tous les participants, où il y avait un concert le samedi soir, où le hotseat de la raquette d’arrivée était un « chiotte » .

Dans les deux cas, mon pèlerinage vers les courses ressemble plus au trajet d’un festivalier qu’à celui d’un compétiteur. Non, il n’y a pas que la course ! On est aussi là pour se marrer !

 

6- Faut s’entrainer (?)

Ça va en faire sourire plus d’un que j’utilise ce mot… Non, je ne m’entraine pas ! Je ne fais pas du fractionné, du travail en puissance… Je roule tout simplement.

Mais à la fois, chaque inter-saison je me dis qu’il faut que je me maintienne en forme pour garder la pêche et assurer des performances… même minables !

Donc en gros, faire des courses me conduit aussi à rouler un peu plus que si je n’en faisais pas ! Cette année par exemple, je me suis quand même fait quelques longues sorties avant l’Enduro des Terres Noires… Et heureusement !

Participer à des courses, c’est donc bon pour ta santé, sur l’année !

 

7- Tu te déconnectes du réel:

Dans ce  cas là, ceux qui ont déjà participé à des courses savent de quoi je veux parler. C’est d’ailleurs pareil pour les festivaliers (encore une fois)… Un week-end de course, c’est souvent un week-end sans TV, sans beaucoup de nouvelles de la famille, sans réel lien avec le monde extérieur.

Qui n’a pas été surpris, cette année lors d’une course en juin/juillet, d’avoir « oublié » que c’était la Coupe du Monde de Football ? Pourtant, c’était difficile d’en faire abstraction dans le « monde normal »…

Ça fait vraiment du bien, parfois, de décrocher de notre train-train, d’être transporté ailleurs !

 

Voila pourquoi j’aime participer à des courses de DH et d’Enduro ! Et comme vous avez pu le noter, je ne parle pas du classement final puisque je m’en fous ! Je sais, de toutes manières, que je serai au fond !

Mais les 7 points cités au dessus sont plus fort que le résultat final. Ils sont aussi plus forts que toutes les raisons invocables pour ne pas participer aux courses: « c’est trop cher », « c’est trop loin », « je n’ai pas l’esprit de compétition » (moi non plus d’ailleurs), « je ne supporte pas la pression/l’échec » (j’en connais qui sont complètement fous avec ça), « on ne roule pas assez en DH » (heee joker…. C’est vrai sur certaines courses de DH)…

Les conditions de ta participation, c’est à toi de les trouver, selon ton niveau, ton « mental »… Et si tu n’as pas trop d’orgueil et un peu d’intelligence, tu vas vite t’amuser !

[Déjà 123 courses au compteur]

 

Team X1 Racing // Vallnord 2018

J’ai donc suivi le Team X1 Racing lors de la Coupe du Monde de Vallnord. Dylan Levesque, qui changeait d’équipe, était accueilli aux côtés de Julien Piccolo pour disputer cette course Andorrane.
Cette course, exigeante physiquement en engagée techniquement n’a pas fait de cadeau à Julien qui testait d’ailleurs la nouvelle fourche de DH Öhlins. Dylan s’en sort bien mieux et se qualifie pour aller chercher une très belle place en finale.

Un mois de juillet chargé: Coupe du Monde de Vallnord et Championnat de France à Morzine

Mon mois de juillet a été très chargé et je n’ai pas pu poster ici tout ce que j’ai fait. Voici les liens vers les différentes parutions que vous avez sûrement aperçues sur ma page facebook:

// Coupe du Monde // Vallnord 2018 //

Jour 1: reconnaissance pédestre de la piste avec le Team X1 Racing et rencontre de Chris Cocalis, créateur et patron de Pivot Cycles.

Jour 2 : journée de reconnaissances sur le vélo. Je filme les pilote du Team VVR et du Team X1 Racing mais j’en profite pour faire quelques photos des autres, notamment des français.

Jour 3: journée de qualification.

Jour 4 : jour de finale, et magnifique victoire de Loris Vergier

Bonus: quelques images des pilotes du Team Pivot Cycles à Vallnord.

En train de discuter avec l’ami Gaëtan Clary… Et de rater mon plan de Baptiste Pierron (Sebastian Schieck)

 

// Championnat de France // Morzine 2018 //

Jour 1: Reconnaissance pédestre de la piste

Jour 2: Les reconnaissances sur le vélo (plus d’autres photos)

– Jour 3: Manche de qualification (et d’autres images)

– Jour 4: Je ne roule pas en finale… La finale du Championnat de France Master. Puis les images de la finale en 3 parties jusqu’au « carnage »: 1, 2, et 3.

Sur le vélo, et en train de faire des photos ! (C.P: Corentin de Meirler et Eric Chardonnieras)

La montagne de Miélandre avec les Pierre Richard du VTT

Romain Goulesque (Team VVR) voulait que je lui montre « la cabane de Miélandre » alors on a décidé d’y monter avec les VTT… Et j’ai bien écrit « avec les VTT » et pas « en VTT » parce que je savais bien que c’était impossible de pédaler dans la montée.

(Rappelez-vous, j’étais monté là-haut à pieds début avril)
Mais je ne pensais pas que c’était si raide en descente… Ni même que la sortie partirait en couilles comme ça !
Scénario Pierre Richard inside !

 

 

Ma Mountain Of Hell 2018 // Les 2 Alpes

Moutain Of Hell 2018 // Jour 1
J’ai pu faire 2 recos de la « qualif » et 2 recos de la « finale » (une fois le glacier depuis le restaurant et une autre fois depuis « l’intermédiaire »… Et bien-sûr sans la Venosc pédestre qu’on ne peut pas prendre en VTT) avec Benji ou avec les copains qu’on a croisé un peu partout…
Les conditions de neige sont dingues ! Quelle longueur !

Et ensuite c’est la sécheresse ! La poussière est partout et ça va être chaud de se suivre !

La « qualif » similaire à l’an passé à priori (je n’y étais pas) est assez engagée par endroit je trouve ! (Gros gaz !) Va falloir serrer les fesses !


Le pauvre Benji a crevé 3 fois dont 2 fois au même endroit… La galère !


Sinon, c’est toujours une bonne ambiance qui règne ici !


Demain, plaque 388, je m’élancerai à 13h au fond du pack (8è ligne sur 10).

 

Mountain Of Hell // Jour 2
Après une descente d’échauffement ce matin sur la « finale », je partais donc à 13h pour ma manche de « qualif ».

100 par vagues, et avec le numéro 388, je me retrouve en 8è ligne au départ. Je pars et je me retrouve dans le nuage de poussière, un peu comme dans une tempête de sable… Quand j’en sors je suis dans le premier « pétard » et je ne peux même pas courir dans la montée tellement ça bouchonne… Quel départ foireux .

En haut du 2è pétard, j’ai doublé 4 ou 5 gars mais au moment de basculer dans les schistes, je ne vois même plus les meilleurs tellement ils sont loin…
Pas grave, dans les schistes je fais le trou avec ceux de derrière et ça me permet de passer le single à flanc de montagne (gros gaz !) seul, tranquille… Ouf !
Après la section de virolos dans l’herbe, ça commence déjà à tirer partout et je suis rattrapé par 4 gars que je laisse passer avant la dalle. A la dalle justement, tout le monde est à pieds et vu comment je suis cramé, je fais de même.
Sur l’autre single à flanc de montagne avant la Crête du Cuculet, un anglais ne se laisse pas doubler. Le gars de devant moi tente de le passer puis se met en travers et pousse le roastbeef dans le vide… 3 tonneaux sans lâcher le vélo et bye bye… C’était chaud ! (Mais je l’ai vu à l’arrivée)
Sur la crête, dans l’herbe, je souffle un peu après une coupe hasardeuse qui se finit bien.
J’attaque la forêt. Mais comment fond mes freins pour ne pas fondre ?! Ils doivent être à 1000°c !!!
Un gars me rattrape. J’ai les cuisses en feu et les mains qui serrent le guidon comme un étau. La piste est remplie de poussière et les premiers trous de freinage sont là. Je le laisse passer et raaawww, je passe par dessus le guidon mais en mode saute-mouton, sans tomber MDR
A partir de là et jusqu’à la route en bas, dans toute la forêt au dessus de Mont De Lans, je ne vois plus personne sur un VTT, ni devant, ni derrière.
Mes quadriceps vont exploser, faut que je m’assois, elle arrive quand cette putain de route ?!
La voila enfin, je sors la tige de selle et rrraaawwww, mise en action des grandes pattes (une fois le cul sur la selle, la machine repars)… Je me prends pour Froome sur la route. A bloc jusqu’à l’arrivée où je double 7 concurrents.
Résultat minable, 34 minutes et des brouettes mais ravi d’arriver entier et sans souci mécanique.
Que c’était physique !
Je crois que je suis finalement 453è sur presque 800 et je partirai en ligne 21 demain matin sur le glacier.
Embarquement à 5h45.

En fin d’apre’m, on est allé reconnaitre la Vénosc à pieds avec Benji:

Mountain Of Hell 2018 // Jour 3

Le téléphone de Benji libère le doux son d’une alarme de meeeeerde !
Punaise, il est 4h45 et on est dimanche, et je dois me lever pour monter à 3400m !
Non mais sérieux ?! Il faut être complètement attardé ?!!!
Dehors il fait encore nuit et les copains de l’appart’ sont déjà en train de s’activer: Arnaud, Enzo, Kévin et Jonathan (qui prépare déjà son VTT depuis 4h00, empêchant Olivier de dormir) s’apprêtent à partir avec Benji justement, pour embarquer à 5h15 dans la télécabine vu leurs scores de la veille.
Vu mon résultat d’hier, j’ai un peu plus de temps et je me prépare tranquillement pour embarquer à 5h45, la tête dans le luc !
Quand j’arrive au départ de la télécabine, le jour s’est levé et j’ai l’impression que tout le monde a été convoqué à cette heure-là ?! Queue monstre, attente maximum.

Non mais sérieux ?! Il faut être complètement attardé ?!!! (Bis)
Je me retrouve à bavarder un moment avec Florent. Ça passe le temps et puis au final, sur les courses, ce que j’aime avant tout, ce n’est pas réellement la course mais plutôt toutes les rencontres qu’elles occasionnent, avec des amis, des connaissances, ou même des inconnus.
On tire des plans sur la comète, on se demande s’il y aura du vent au sommet, s’il n’y aura pas de nuages, si on va se cailler…?
Dans la cabine (le Vendries Express), silence de mort. Je demande aux gars s’ils vont à la guerre ou sur une course de vélo ?
En haut de la télécabine, le glacier est encore vide de skieurs/snowboarders et le soleil ne pointe pas encore. Les conditions ont l’air top !

Je descends faire la queue au funiculaire. Premier contact avec la neige, sur le VTT. Elle est « béton » et ça accroche un peu, super !
Ce coup-ci je passe un peu de temps avec Denis en attendant le funi. C’est un « ancien » alors on refait encore le monde et on se dit (toujours) que c’était mieux avant… Dans tous les domaines

Dans le funi, l’ambiance est bonne, ça se détend du string !
Puis je débarque sur le glacier: pas un brin de vent, soleil qui rayonne à l’horizontal, neige dure, c’est de la folie ! Un régal ! Je peux même enlever le k-way sensé me tenir chaud.

1h30-2h plus tard, on est tous en place sur nos lignes. Moi, c’est la 21 vu ma piètre performance d’hier, tout comme Mary (mais elle est de l’autre côté). Les copains de l’appart’ sont devant, ils vont souder ! Derrière, j’ai encore 9 lignes de concurrents plus les non-classés.
La sono crache ACDC, ça sent le départ ! Le commentateur annonce que « l’hélico arrive dans 6’… Puis dans 3’… Puis non dans 5’… Puis 3′, soyez patients… Attendez… »
« Putain, il arrive ton hélico ou quoi ?! Si j’avais le 12, je l’éclaterais ! »
Tout le monde est en mode « grosse bagarre », comme si le temps s’était arrêté ! On attend tous le coup de corne de brume !
Tuuuuuttttt, c’est parti, je saute sur le vélo et je pars trèèèèès prudemment ! Il y a tellement de monde devant que je n’ai pas envie d’aller m’empaler sur quelqu’un ! Je ne vois pas de zone ouverte pour pouvoir freiner longtemps alors je freine !
Je lâche quand même les freins au milieu et j’aperçois Mary, qui était de l’autre côté de ma ligne à droite, sur ma gauche. WTF ?
Je la suis jusqu’au restaurant.
Ça souffle bien dans le casque, ça va vite !
A cet endroit-là, c’est Bagdad ! Certains sont couchés par terre, beaucoup courent à côté du vélo, d’autres déboulent à 60km/h derrière toi et s’éclatent la tronche…
(J’apprendrai plus tard qu’Arnaud à « fait le glacier en tête » et qu’il a raté le price-money du holeshot car il tourné trop tard vers la ligne, doublé à cet endroit là par un suisse… Ils sont passés tous les deux à 127km/h)
Ça pue les plaquettes de freins mais devant le restaurant je parviens à rester sur le VTT alors que la neige est complètement « trafolée ». Je me prends juste une petite gamelle en descendant du VTT pour faire trois pas courus.
Dans le « mur en S » qui passe derrière le funiculaire, je passe inter et je vois Mary qui me grille à l’exter… Mais WTF celle-là ????
C’est la ligne droite avec la remontée. Je vois, au loin que la neige est encore une fois bien « trafolée » sur le plat. Je prends juste ce qu’il faut d’élan pour passer et je reste sur le bike au maximum. Le vélo fait n’importe quoi… Il va à droite, à gauche, je sors les pieds, mais je reste dessus !
Ça y est, voila le chemin de 4X4, on tourne tous vers la droite pour quitter la neige et raawwww, je vois un gars qui fauche 3 VTTistes devant moi alors qu’ils ne sont même plus sur la neige.
J’ai vu trop de tentatives de suicides, je quitte ce monde enneigé !
Première petite grimpette, mise en action des Tchouk’Jambonneaux ! Je slalome entre les concurrents et j’en double peut-être une dizaine ?
Ça redescend, on est dans les schistes, à fond. Puis dans la section schistes avec les gros appuis. Je me fais doubler par des gars qui coupent… Boooohhh, c’est le jeu.
Puis ça remonte. On contourne le départ d’un télésiège en montée légère (et je double) et on attaque à descendre dans les schistes/cailloux.
Sur la première dalle, je passe « pépère » et je vise une ornière de neige dans l’avant-dernier névé. Je plante la roue avant et bbbaaawww OTB dans la neige… MDR
Je me pousse pour laisser passer les gars de derrière, sur leurs vélos, Je ne parviens pas à repartir sur la dalle suivante, toute mouillée (tu ne passes pas à l’arrêt sur celle-là !). Je passe à pieds…
Je remonte sur le bike et ça repart en direction du wallride. Dans le dernier névé, technique de « la double ornière »: les roues dans l’ornière de droite et le pied gauche dans l’ornière de gauche, en mode ski… Je mets un break à mon poursuivant inexpérimenté dans ce domaine !
Ça tourne dans les appuis, ça tape un peu mais je sais qu’après je me reposerai en descente sur le chemin de 4X4 avant la grosse montée.
Je me refais une santé, je contrôle ma respiration tout en faisant un petit schuss et hop, à gauche dans la grosse montée avec l’élan ! J’appuie sur la pédale et… P’tain merde, elle est bloquée !!! Je crois que j’ai cassé mon moyeu ?! Je m’arrête, mais non, ma chaine est juste coincée sur la chape interne de mon dérailleur. Je la remets et je repars en courant puisque la pente est forte là ! Cette péripétie a dû me faire perdre 10 places, voire plus… Mais je reprends tout le monde (ou le même nombre), dans la montée, une fois sur le vélo !
Ça redescend sur un single relativement technique. Il y a du monde derrière mais ils n’attaquent pas… Je reste sur la trace !
Sur le chemin de 4X4, je me retourne pour les laisser passer… Ils ne sont plus là…
Méga-schuss ! Couché sur le bike tel Eric Barone
J’arrive dans la prairie au taquet ! J’enchaine les virages remplis de trous de freinages et j’en prends plein les bras !
Puis vient la zone que je redoute un peu: un single à flanc de montagne avec au choix: une ornière, un chemin en crête ou parfois un chemin de l’autre côté de l’ornière.
Dans un virage, le gars que j’ai rattrapé se vautre dans l’ornière, je prends la trace la plus safe ! Yes ! Il a bouchonné ceux de derrière, je suis tranquille !!!
Puis c’est le chemin piéton. Je laisse passer un concurrent à l’entrée mais une fois au bout, on est arrêté par un commissaire qui bloque la piste car un rider s’est cartonné.
On est une quinzaine à attendre et deux petits malins font comme s’ils n’avaient pas compris que la piste était bloquée pour raison de sécurité. Ils doublent tout le monde sur le côté en disant que « c’est la course », moi je les traite « d’enculés ».
Ça repart très vite, mais le gars devant moi se prend un monstre OTB dans la poussière… Je bloque la piste !
Il se pousse, je passe, puis je l’entends rouler encore au sol derrière moi: il bloque tout le monde ! Yeeaaahhh
J’enchaine bien au dessus des 2 Alpes et un gars me rattrape. je le laisse passer.
J’arrive sur la relance à plat qui passe au dessus du village. J’aperçois Estelle qui pense que je suis « dans les 200 et quelques » (NDLR: c’est une erreur)
Tchouk’Jambonneaux en action ! Je traverse le fond des 2 Alpes à fond et j’entends des gens qui m’encouragent
Et c’est parti pour la « Vénosc piétons » remplie d’escaliers et d’épingles.
Blablam blablam blablam…
Pwwoooaaa, ça a creusé entre les marches depuis les premières années ! Je passe comme je peux ! Je rattrape même quelques gars qui me laissent passer.
Dans certaines épingles, je ne parviens pas à tourner mon long XL et je fais des bons tout-droit-virages-pieds-compas sur les talus, sans tomber !
Avec le gars de derrière, on fait un peu l’accordéon et je décide de le laisser passer quand même. Je m’arrête, il passe, mais il est suivi par 1, puis 2, puis 3… Puis 7 gars qui m’empêchent de repartir… Tant pis !
La fin de la « Vénosc Piétons » est quand même bien physique !
Après la dernière petite montée (à pieds), c’est la délivrance ! Je finis sur la « Vénosc VTT » au milieu d’un petit groupe homogène.
56’23 » de roulages, poussages, bouchons… Ça me place 33è Master 2 sur 99 au départ aujourd’hui et 376è scratch sur 692 au départ aujourd’hui et presque 800 hier. En partant du fond, ça me satisfait bien !
D’façon, je m’en fous complet du résultat !
Le meilleur, Kilian Bron, met 29’34″… C’est ouf !
A l’arrivée, tout le monde est joyeux, et tout le monde est cuit… Et fier !
C’était ma 5è participation à la MOH (2004-99è / 2005-abandon / 2007-146è / 2016-322è… Oué, je recule beaucoup mais en 2004, c’était limité à 400) et les conditions étaient les plus belles que j’ai connu ! Quel bonheur !
On en a bavé hier en qualif’, mais aujourd’hui, j’ai trouvé la finale moins physique même si elle était bien plus longue. Il faut reconnaitre que les petits bouchons sont « relous » mais bien reposants !

 

Pour l’anecdote, j’étais bien content, ce matin sur le glacier, d’entendre le commentateur dire qu’un gendarme avec un panneau 80km/h et un (vrai) radar était mis en place à hauteur du restaurant et qu’un concurrent leur en avait donné l’idée sur la page facebook de la course… Puisque c’est moi !
Pwwoooaaa, vous avez réussi à rouler à 80km/h en rentrant chez vous, et après avoir roulé aussi vite en vélo ?!

De belles images de DH VTT