Rendez-vous en terre inconnue: les Vallées de l’Auze, du Mars et de la Maronne dans le Cantal

Je suis dans le Cantal (d’où je suis originaire) pour quelques jours (pour la Fête de Noël) et bien qu’ayant pris les skis de randonnée (pour aller ensuite en Savoie à Valloire en espérant que la neige arrive enfin), j’ai aussi emmené mon VTT d’enduro.
Cet après-midi, pour profiter de la météo incroyable et inhabituelle de ces jours-ci, je suis allé rouler dans le secteur nord-est de Salers.
Au départ d’Espinassoles (sur la commune d’Anglards de Salers), je prends le chemin de la « Route de l’Estive » qui passe par Fignac avant de monter vers un secteur totalement dépeuplé (d’où le titre).
(« L’Estive », c’est la période de l’année où les troupeaux vont pâturer en montagne, et comme on est en hiver (parait-il ?), il n’y a pas de vaches à cette époque)
Tout en avançant sur ce chemin où les anciens burons (les fermes d’alpages sont appelées ainsi dans le Cantal) et ceux qui sont encore en activités sont tous présentés par un bel aménagement de bornes explicatives, je découvre les sources de l’Auze, la rivière bien connue de pêcheurs de truites du Cantal ouest, et qui se jette dans la Dordogne… Il fait 13° à 1300m, Pas mal pour un 23 décembre !

Au-dessus de Fignac, les premiers alpages laissent apparaître cet abri pour berger, construit dans le mur. Au fond, le Puy Violent (1592m)

Le Puy Violent (1592m) et la Cumine (1516m)

Un peu plus loin, de l’autre côté (vers le nord), on aperçoit le Massif du Sancy (1886m) et je plains les gens qui travaillent pour les stations du Mont-Dore et de Super-Besse (derrière) ainsi que Chastreix-Sancy (sur la gauche)… Au premier plan, un buron encore en activité, et derrière, la Vallée du Mars et ses pentes abruptes d’orgues volcaniques:

Au Buron du Puech Roux (1321m), on voit à l’est, le Rocher de l’Aygue (1599m) de l’autre côté de la Vallée du Mars (au-dessus du Falgoux)

Et au sud, on voit mieux le profil du Puy Violent (1592m) et les falaises du Roc des Ombres (1633m)

Coté ouest, les sources de la Vallée de l’Auze filent droit vers le département de la Corrèze (on voit aussi le Plateau des Milles Vaches à droite)…

Au Puy de l’Agneau (1322m), l’horizon se dégage et les plus belles montagnes du Cantal nous font face. Le Puy Mary (1783m) est là et même si ce n’est pas le plus haut sommet du département (le Plomb du Cantal est à 1855m), c’est le plus célèbre car il donne naissance à toutes les sources principales de la zone.

De gauche à droite: le Puy de la Tourte (1704m), le Puy Mary (1783m), la Chapeloune (la petite pointe à 1686m) et les falaises de la Roche Taillade (1654m)

Voila 1h15 que je roule et j’ai croisé 4 personnes en début de randonnée…

Une fois arrivé au dessus du Col de Néronne (1241m), j’ai donc changé de vallée, je suis dans celle de la Maronne qui file droit en direction de Salers et j’aperçois la route qui va justement vers ce village célèbre pour avoir donné son nom à la plus belle race de vaches (Salers est au fond, on distingue de la fumée):

Au Col de Néronne, le Pas de Peyrol (1588m) est annoncé fermé… « WTF, il n’y a pas de neige ?! ». Je décide de partir un peu sur cette route pour aller faire un coucou au Puy Mary et me remémorer mes journées de ski au Falgoux quand j’étais petit… Et oui, il y avait, dans la Vallée du Mars, dans les années 70, 80 et début des années 90, une « centre de ski » avec un fil-neige et un téléski (il y a toujours une station de ski de fond, quand l’enneigement le permet)… Tout cela a disparu faute de rentabilité et parce que le téléski montait trop (selon le règlement imposé par l’Europe… C’est sûrement vrai car je me rappelle qu’à chaque montée, je me retrouvais suspendu dans le vide pedant quelques secondes et je faisais une vrille involontaire)

 

Le Puy de la Tourte (1704m) depuis la route qui va de Néronne au Puy Mary:

Le Falgoux (928m), surplombé par la Bobe (1502m) et la Vallée du Mars:

Au bout d’un moment, j’arrête ma progression sur la route car j’ai peur de ne pas avoir le temps de revenir à Espinassoles… Juste le temps de voir le Puy Mary de plus près et je reviens au Col de Néronne en prenant le GR400 puis le chemin qui passe sous le Roc de Labro…

… Et là, c’est l’enfer, les chemins, sans cesse à l’ombre, sont un mélange de boue, d’eau, de glace, de feuillages, de branchages… J’ai l’impression de rouler dans un marécage. De retour au Col de Néronne, je décide donc de rester sur la route pour revenir à Salers car le bas de la vallée est à l’ombre, encore gelée:
Retour dans la Vallée de la Maronne, avec le petit village de Récusset (1079m) au fond:

Vue du Puy Violent (1592m) et de la Cumine (1516m) et le sols gelés de la face nord sans cesse à l’ombre en hiver:

La Vallée de la Maronne avec Saint-Paul de Salers (842m) en bas et Salers (955m) en haut:

Sur l’itinéraire que je prends entre Salers et Espinassoles, je reviens encore une fois dans la Vallée de l’Auze, de l’autre côté par rapport à ma montée, et si les vaches sont rentrées pour l’hiver, quelques chevaux de traits pâturent tranquillement sous le soleil et viennent tous à ma rencontre, sûrement surpris de voir quelqu’un « sur leurs terres »:

 

Arrivé à Espinassoles 2h45 après mon départ, le soleil est rasant et les températures ont bien chuté… Mais il devrait faire 15° de moins à cette période.
J’ai pu rouler et j’en suis bien content, surtout dans ce cadre… Désertique !… Mais comme souvent lorsque je roule dans le Cantal, je regrette de ne pas trouver de vrais sentiers de randonnées (des singletracks) dans la partie ouest du massif. Surtout que les chemins intéressants sont souvent très boueux en dehors de la période estivale.
Mais ce n’est pas grave, je reviendrai quand même !

Joyeux Noël à tous !

Restauration d’un Sunn 5000 de 1995, part. 2: recherche et remontage des pièces puis résurrection !

Le mois dernier, je vous avais laissé avec la première phase de la restauration d’un Sunn 5000 de 1995. Me revoilà cette fois-ci avec un article expliquant la fin des travaux réalisés sur ce VTT, qui est désormais totalement opérationnel et dans un état proche du… neuf et avec des pièces d’époque !

Une fois démonté, j’ai donc nettoyé et poli la plupart des pièces qui pouvaient encore l’être et je me suis lancé dans la recherche des composants manquants.
Au hasard d’une visite d’un magasin de cycles de Bollène (84), je tombe d’abord sur des poignées Oury d’époque (sans les colliers de serrages actuels)… Après une petite négociation, je repars avec pour un prix ridicule.

Depuis quelques jours, je me suis mis en quête d’une paire de roues et Thierry Neau (dont je parle dans le précédent article) aurait ce qu’il me faut. De plus, je vais pouvoir procéder par échange avec lui puisqu’il me reste deux vieux pédaliers qui l’intéressent et qu’il échangerait bien contre une roue avant Mavic 217 SUP Ceramic/Moyeu Quartz 32 trous, un cercle arrière Mavic 117 SUP CD 36 trous et une selle Vetta SP.

Voila mes pédaliers après que je les ai « rafraichis »:

Un White Industries:

 

Et un Febros (identifié par Thierry):

 

En attendant, je décide de monter les pièces disponibles sur le cadre:

Quelques jours plus tard, je reçois les élastomères achetés chez Suspension Forks Parts pour redonner un coup de jeune à ma fourche Manitou Magnum (en externe) et Three (en Interne).
J’ai pris un kit complet « firm »… un peu cher avec les frais de port, mais je n’ai pas trouvé d’autre solution (55€)

Le remontage de la fourche se passe très bien:

Et après son nettoyage/polissage, je me retrouve avec une jolie Manitou qui délivre un débattement maximum de 30mm sans contrôle de la détente, wwwoooaaawww !

 

 

En attendant la roue avant et le cercle arrière échangés avec Thierry, je trouve un moyeu STX-RC 36 trous neuf sur Troc-Vélo pour 19€… Bingo !

C’est à ce moment-là qu’un ami de Suze La Rousse m’explique qu’il utilise un « produit magique » pour polir les pièces métalliques dans le cadre de son travail à la Centrale Nucléaire du Tricastin: de l’Autosol. Il m’en ramène un tube et je teste cette pâte qui ressemble à du dentifrice et là… Wooaaawww, c’est encore mieux que le Mirror ou le Belgom… Je décide donc de faire un dernier polissage du cadre et des pièces en attendant les roues.

Après quelques jours, je reçois la roue avant de Thierry, ainsi que le cercle arrière. J’ai donc le moyeu compatible et il ne me reste plus qu’à trouver les rayons… Et surtout à trouver la bonne longueur de rayons. Et ce coup-ci, c’est Rémy Genin qui m’aide puisque le montage de roues était (est ?) son métier il n’y a pas si longtemps. Au final, il me poste des rayons et j’entâme le montage de la roue arrière.

 

Une fois la roue arrière montée, il ne me manquait plus qu’une seule pièce, ou plutôt un seul détail important à mes yeux: le stickers du tube diagonal. Et là, ce fut la chose la plus compliquée de la partie. Je retrouve d’abord une image de ce stickers sur le forum SunnProTeam mais comme il faudrait qu’elle soit de meilleure qualité pour l’imprimer, Patrice « Laric » du Team VoulVoul Racing, se charge de contacter le gars qui a affiché l’image sur ce forum puisqu’il y est abonné. Au bout de quelques jours, le fichier PDF arrive chez Laric qui me l’envoie. Je le transmets à mon pote http://www.guimart.net/ qui lui-même contacte son imprimeur Extra Bleu Ciel et je me retrouve enfin avec une planche autocollante:

Voila, j’ai tout ce qu’il me faut. Pour les détails suprêmes, il faudra que je trouve des pneus d’époque (j’ai déjà un « plan ») et ainsi que des pédales. Sinon, pour le reste, tout a majoritairement 20 ans d’âge (et quelques pièces ont 18 ans). Par contre, j’ai enlevé le serrage rapide de tige de selle car l’anodisation était devenue vraiment moche. Je l’ai dés-anodisée mais j’ai préféré l’enlever pour y mettre un serrage plus discret, qui met plus en valeur ce magnifique cadre. Idem pour les serrages de roues, qui nécessitent désormais une clé allen pour les utiliser.

Voila la bête en détails, prises en photos cet après-midi alors qu’elle se baladait au soleil et à l’abri du vent:

La Manitou est flambante !

 

 

Les freins « Cantilevers » Shimano STX, vous vous en rappelez ?

Tige de selle Sunn Brute et selle Vetta SP

Dérailleur arrière Shimano STX-RC avec une cassette 7 vitesses:

Dérailleur avant et pédalier Shimano STX:

Poste de pilotage Sunn Brute (pivot en 1 pouce, potence de 140mm, cintre en 25,4mm), shifters Shimano STX, grips Oury:

Le cintre mesure 510mm de largeur (530mm d’origine hahahahahah):

Les grips Oury:

Moyeu avant Quartz:

Cercle arrière Mavic 117 SUP CD 32 trous:

Cercle avant Mavic 217 SUP Ceramic (avec quelques impacts sur les flancs, rien de méchant):

Avec ces pneus Michelin en 2.1, ces cercles sombres et ce cadre fin en Tange, on dirait un peu un fatbike actuel !

Merci à tous ceux qui ont participé de loin à cette restauration. Le voila en meilleur état que s’il était parti à la déchetterie. Au total, cela m’a coûté 130€ et je me retrouve avec un vélo assez mythique qui, je l’espère, roulera encore dans 20 ans !

Prochain projet ? Peut-être une vieille « mob » des années 60/70 pour aller acheter le pain au village…