Le 19 juin en fin d’après-midi, alors que le matin même je venais de  commander le nouvel amortisseur TTX Air chez X1 Racing Suspension, je  reçois un message direct de chez Öhlins Racing: « Quels modèles / dimensions d’amortisseurs / fourche  utilises-tu sur ton enduro ? On cherche un testeur de matos pour le TTX  Air et la nouvelle fourche Trail M2 »
 … What ? Ils se sont trompés de Julien ou quoi ? 
 9 août, de retour d’Écosse, je reçois la nouvelle fourche Öhlins RXF36  m.2 Trail version air en 29′ et 170mm de débattement (44mm d’offset) pour quelques mois de tests. C’est parfait parce que je roule depuis  quelques jours avec mon nouvel amortisseur TTX Air  sur mon Pivot Cycles Firebird 29’… Je crois que là, je tiens le combo  deluxe ! Il parait même que cette RXF36 m.2 Trail est la première en  France. Même X1 Racing n’a pas encore été livré… C’est dingue ! 
 Je vire ma Fox 36 Grip 2 Factory 29′ 170mm (44mm d’offset) qui est une  référence (quand même !) et c’est parti pour quelques heures/rides de  tests… Punaise, faut que je m’y colle sérieusement là ! Je n’ai jamais  trop réfléchi à mes sensations et j’ai surtout  fait confiance aux manuels jusque là. 
 Avant tout, je dois dire une chose: je suis un rider très régulier,  environ 2-3 sorties par semaines, en rando, en enduro, mais j’ai aussi  un vélo de DH (un Pivot Cycles Phoenix) donc je ne roule pas en bikepark  avec mon enduro, sauf si je dois monter à la  pédale. Très grand, 1,96m, je pèse 96kg et je roule sans prendre de  risques. Je ne suis pas un grand champion… Enfin si, mais que par la  taille ! 
 Prise en main…
 L’amortisseur, le mien (!), je l’ai donc eu peu de temps avant la  fourche et en termes de sensations, j’ai tout de suite trouvé le TTX Air  largement plus sensible et vivant que le Fox Float X2 performance  (d’origine) pour un SAG équivalent (19mm et donc 230psi  dans le TTX Air pour mes 96kg à « oilpé » donc un bon 100kg équipé !).  C’était assez surprenant que je ressente ça et ça se rapproche vraiment  des sensations du modèle à ressort TTX22 que j’avais eu l’occasion de  rouler pendant 3 jours sur la Mountain Of Hell 2019 (304è) en attendant  le Air.
 D’ailleurs, à peine on appuie sur la selle avec les doigts, et la suspension réagit…. Avec le Fox, naaaan !
 Bon, peut-être que j’avais mal réglé le Fox aussi ?… Mais là,  l’efficience du TTX Air, sans trop le régler, je l’ai vite ressentie !
 Les réglages sont assez faciles et efficaces. Quand tu fais 1 clic, tu  sens la différence, pas besoin de faire 15 tours de molette ! 
 Il y a 3 positions pour les haute-vitesses (levier), 10 pour les basses  vitesses et 12 pour ajuster le rebond (à régler avec une petite clé  hex). 
 La position 3 appelée « P » pour les haute-vitesses n’est pas un blocage  mais permet de monter avec pas mal de motricité et ça marche bien ! 
 Au début, je n’ai roulé qu’en position 2 en descente (la position 1 est  là pour les pistes hyper-accidentées et rapides, les gros pierriers à  prendre à fond… pas comme moi ! Mais je roulerai plus tard avec ce réglage – voir la suite -) 
 Concernant la fourche à sa réception, quelques jours après l’amortisseur… J’avais trouvé les réglages de l’amortisseur et leur efficience très  convaincants, et vu que c’est la même technologie pour la fourche,  j’étais confiant ! 
 La fourche fait 2150g mais je n’avais pas encore coupé le pivot (ma Fox 36 fait 75g de moins, mais avec le pivot coupé)
 La cartouche hydraulique fermée est une TTX18 (TT pour Twin Tube,  bitubes), dérivée de la fourche de DH qui fait le succès de pas mal de  pilotes ces derniers temps… Loïc Bruni bien-sûr, mais je suis le  premier à me demander s’il roule sur des pièces « classiques »,  mais je peux vous assurer que Dylan Levesque (vainqueur de la Coupe de  France de DH 2019), Julien Piccolo (3è de la Coupe de France) et Mattéo  Iniguez (vainqueur de la Coupe du Monde de DH Junior à Vallnord) roulent  bien avec cette cartouche ! Des propos vérifiés  de mes propres yeux !
 Pour les réglages, j’ai compté ! 
 18 clics pour la détente, 16 pour les compressions basse-vitesses et 3  clics pour les compressions haute-vitesses jusqu’à la position « P »  (pédalage), comme pour l’amortisseur, sauf que là, c’est un blocage.
 Au début, j’avais juste gonflé la chambre principale (dessus) et le  Ramp-Up (dessous) qui gère la fin de course selon les préconisations  constructeur pour mon gabarit.  
 On en avait convenu avec Öhlins pour ce test: il était prévu qu’au bout  de 50h je renvoie les suspensions chez X1 Racing Suspension pour faire  un retour de données, que je leur donne mon avis, et pour pratiquer un  entretien/une lubrification classique.  
 Après 50h de rides en tous genres, détaillés en dessous, voila la copie  de la lettre que j’ai posté chez Öhlins Racing et X1 Racing Suspension,  en même temps que les suspensions, le lendemain de l’Enduro Pilatrack  2019 où j’ai terminé 160è sur presque 300 participants. 
« Salut la team X1 Racing,
Je viens de vous poster mes suspensions Öhlins TTX Air et RXF36 m.2 Trail Air.
 Cela fait plus de 50h que je les roule et je viens de finir par l’enduro  Pilatrack au dessus de Saint-Chamond, dans des conditions mixtes, terre  collante en hauteur et poussière/terre en décomposition dans la forêt. 
 Depuis le 12 août, j’ai noté toutes mes sorties (j’ai légèrement  minimisé certains temps de sorties notamment quand je montais sur la  route, sans faire travailler les suspensions):
- 12 août: 1h Singles secs en montagne (Valloire-Savoie) Rando-enduro
 
- 13 août: 3h Singles secs en montagne (Valloire-Savoie) Rando-enduro
 
- 14 août: 4h Singles secs en montagne (Valloire-Savoie) Rando-enduro
 
- 15 août: 1h Singles secs en montagne (Valloire-Savoie) Rando-enduro
 
- 16 août: 2h Singles secs en montagne (Valloire-Savoie) Rando-enduro
 
- 17 août: 5h Singles secs en montagne (Valloire-Savoie) Rando-enduro
 
- 19 août: 2h Singles secs en montagne (Valloire-Savoie) Rando-enduro
- 25 août: 3h Singles secs cailloux-racines (Séguret-Vaucluse) Rando
- 26 août: 2h Singles sablonneux cailloux (Clansayes-Drôme) Rando
- 28 août: 2h DH + montées sur la route (Nyons-Drôme) DH
- 29 août: 4h Rando dans les cailloux – Montée de La Lance (Drôme) Rando
- 1 septembre: 4h Rando de Saillans – Single Poussière (Drôme) Rando-enduro
- 4 septembre: 1h Rando au Barry (Drôme-Vaucluse) Single Poussière Rando
- 8 septembre: 1h DH + montées sur la route (Nyons-Drôme) DH
- 11 septembre: 2h Rando au Barry (Drôme-Vaucluse) Single Poussière Rando
- 15 septembre: 3h Rando de Bagnols sur Cèze (Gard) Single Cailloux rando
- 22 septembre: 2h Rando au Barry (Drôme-Vaucluse) Single Poussière rando
- 29 septembre: 3h DH + montées sur la route (Nyons-Drôme) DH
- 1 octobre: 3h Singles sablonneux cailloux (Clansayes-Drôme) Rando
- 5 octobre: 4h Reconnaissances Enduro Pilatrack (Doizieux-Loire) Sous-bois en décomposition, conditions sèches Enduro
- 6 octobre: 4h Enduro Pilatrack (Doizieux-Loire) Sous-bois en décomposition, conditions humides et sèches Enduro
Sur les 56h d’utilisation, je n’ai donc roulé que 4h dans des  conditions humides, et encore, c’était juste au départ des spéciales  hier, puisqu’une fois dans les bois, la terre était sèche. Par contre,  j’ai souvent roulé dans la poussière, que ce soit  à Valloire (Savoie) ou chez moi en Drôme-Vaucluse.
 Depuis que j’ai monté les suspensions sur mon Firebird, je suis parti  des préconisations constructeur pour les pressions d’air. Mais dans le  temps, j’ai bien baissé ces pressions parce que je ne prenais pas le  débattement dans sa totalité, ni devant, ni derrière.
 
- Sur l’amortisseur, pour avoir un SAG de 19mm conseillé (pour une course de 65mm), j’ai dû gonfler à 230psi et aujourd’hui, à 210psi, je prends enfin tout le débattement, pour un SAG de 20-21mm. Je roule avec la molette de détente à 6 clics et les compressions basses vitesses à 5 clics (au milieu… Je ne me « mouille pas »). Pour la détente, c’est un réglage en fonction de mes sensations, mais pour les compressions basse-vitesses, je ne ressens pas trop le truc. Pour la compression haute-vitesse, j’ai principalement roulé en position 2 mais de temps en temps, j’ai testé la 1 (bien ouverte) dans les parties rocailleuses et j’aime bien ! Et ce que j’adore totalement, c’est la position 3 (P) qui est super efficace en montée. Je passe des zones techniques (habituelles) à chaque fois depuis que j’ai cet amortisseur ! Avant, c’était une fois sur 5. C’est assez incroyable cette position P !
- Pour la  fourche, je suis parti là aussi des préconisations Öhlins pour les  pressions, sachant que je pèse 96kg à poils, et que c’est 125psi dans la  chambre principale et 205psi dans le Ramp-Up. Là, clairement, je ne  prenais pas tout le débattement !  J’en étais loin. Du coup, j’ai d’abord diminué la pression dans la  chambre principale pour garder de la marge avec le Ramp-Up qui gère la  fin de course (pour ne pas claquer). Puis j’ai fini par enlever aussi un  peu de pression dans le Ramp-Up. Maintenant,  je prends tout le débattement, sans que ça plonge au freinage, avec des  pressions plutôt conseillées pour des pilotes 10kg plus légers que moi,  soit 115psi dans la chambre principale et 190psi dans le Ramp-Up. 
 Pour le réglage de compression haute-vitesses (3 possibilités), j’ai surtout utilisé le réglage intermédiaire, et de temps en temps, le réglage le plus ouvert. Je n’ai jamais utilisé le blocage (4è possibilité) dans les montées. Pour les compressions basse-vitesses et la détente, je suis au milieu (des 16 clics) pour les BV et à 10 clics (sur 18 en partant de tout fermé) pour la détente.
 
Que ce soit l’amortisseur ou la fourche, je trouve ces 2  produits ultra-sensibles et avec mon niveau de poireau, tout en ne  « bouffant » pas trop de débattement dans les freinages. Je trouve ces  suspensions hyper-confortables ! J’ai moins mal aux mains,  je « tiens » le guidon plus longtemps ! Je suis plus à l’aise qu’avec mes  suspensions Fox. Le gain de sensibilité est criant ! 
 Je regrette un truc d’ordre matériel, c’est l’absence de serrage  rapide sur la fourche… Ce serait quand même confortable plutôt que de  devoir sortir la clé 6 pans à chaque fois. Et puis par 2 ou 3 fois,  l’axe de la roue avant s’est desserré légèrement.  J’ai pourtant mis du frein-filet sur le pas de vis de l’axe mais non,  ça peut se desserrer. Je serre pourtant la vis de blocage (celle qui  tient l’axe à la perpendiculaire) au couple, mais non, ça peut se  dévisser légèrement. 
 Voila ce que je peux dire sur mes suspensions Öhlins TTX Air et RXF36 m.2 Trail Air. J’espère que ces données vous seront un peu utiles ? 
 Ciao
Julien « Tchouk »
 
 Depuis l’enduro Pilatrack et surtout depuis ma rentrée scolaire (je suis  prof’), j’ai beaucoup moins roulé qu’en août, surtout qu’on s’est  ramassé beaucoup de pluie dans le coin, mais j’ai quand même participé  à: 
- 27 octobre: 4h30 Rando du Lez à Bollène (Vaucluse) 55km 1200m d+ Single Sable Rando
- 3 novembre: 4h Randuro de La Grand Combe (Gard) 32km 1400m d+ Single Sable Boue Cailloux Enduro
- 6 novembre: 2h30 AS VTT à Saint-Paul Trois Châteaux (Drôme) 17km 300 d+ Single Sable Rando
- 10 novembre: 3h Rando au Barry (Drôme-Vaucluse) Single Sable Rando
- 11 novembre: 3h Rando au Barry (Drôme-Vaucluse) Single Sable Rando
 
Sur ces quelques rides, j’ai pu vérifier que le passage chez X1 Racing Suspension a permis de faire évoluer le comportement de la fourche et de l’amortisseur. Certes, une lubrification complète a été effectuée, avec un renouvellement des joints SKF, mais 2 choses ont été faites en fonction de mes sensations, en réponse à la lettre d’au dessus:
- Julien Piccolo (qui s’occupe des amortisseurs) a supprimé 2 tokens sur les 3 qu’il avait mit au préalable dans l’amortisseur (je ne le savais pas) lorsque je l’ai acheté (puisqu’il connait mon gabarit). Il n’en reste donc qu’un seul dedans actuellement.
- Alexandre Zenner (qui s’occupe des fourches) a supprimé la butée hydraulique pour rendre la fourche moins progressive et durcir la fin de course.
 De fait, j’ai pu remettre un peu de pression dans l’amortisseur  pour me rapprocher des préconisations constructeur, réduire le SAG (pour  revenir vers 19mm), et j’ai pu remettre un peu de pression dans le Ramp  Up sur la fourche, puisque la fin de course  est désormais plus ouverte. Je prends maintenant tout le débattement  avec des pressions légèrement supérieures à ce que j’avais déterminé au  bout de 50h, donnant encore plus de marge sur les compressions de  mi-course. Pour autant, dans les freinages, la fourche  ne plonge vraiment pas. 
 Franchement, c’est assez intéressant de se pencher un peu sur ses  sensations pour régler ses suspensions. Mais ce n’est pas si simple,  notamment quand il faut régler les compressions basse-vitesses. Je reste  très neutre à ce sujet (dans mes choix de réglages).  Je sais bien que les compressions basse-vitesses et les compressions  haute-vitesses sont relatives au fait de passer sur un dos d’âne ou à se  prendre un trottoir à fond, mais sur un single au profil varié,  difficile de faire un réglage fin (pour moi). 
 Mais une chose est sûre: je ne vais pas plus vite avec ces suspensions Öhlins  qu’avec mes anciennes suspensions Fox. 
Mais…
J’avoue que je suis conquis par ces nouvelles suspensions Öhlins  parce qu’au bout de 50h (jusqu’au service), elles ne font pas un bruit,  elles sont fiables, elles sont faciles à régler, et surtout, elles  donnent un sensation de grip et de confort largement  supérieur par rapport aux produits d’origine… Et cela me sécurise  beaucoup ! Je n’avais jamais autant ressenti le terrain !
 Peut-être que certains bons pilotes trouveront qu’ils vont plus  vite avec ces produits, mais pour mon niveau, et vu mon expertise dans  le domaine des suspensions et mon pilotage, c’est surtout cette  sensation d’adaptabilité au terrain, de lecture, et de  tolérance que je retiendrais ! 
 
		




























