Enduro des Dentelles à Gigondas: jusqu’au bout !

L’Enduro des Dentelles avait lieu (pour la première fois) à Gigondas (84) ce week-end.
C’est à seulement 27km de la maison et je ne pouvais pas manquer cette course.
Depuis jeudi, François « Enduro Facteur » Boulin est chez moi et on en a profité pour rouler aux alentours (sur la colline de Barry/Saint-Restitut/Bollène, à Chantemerle les Grignan et à Piolenc).

Quelques images de François à Barry:

A Chantemerle les Grignan:

A Piolenc:

Samedi, nous avons donc pris le chemin de Gigondas et nous avons reconnu le parcours de cette nouvelle course d’enduro (au format rallye/all-mountain: les montées se font sur le vélo… ou a pieds).
Annoncé comme disposant de 1250m de D+ pour autant de D- sur 22km, on a vite compris que le parcours allait donc être « pentu » dans tous les sens du terme !
Après la journée de reconnaissances, j’étais complètement épuisé… La montée de Gigondas jusqu’au sommet de la Spéciale 1 m’avait tué. Je me demandais vraiment si j’avais un souci physique ?! Heureusement, lors du retrait des plaques numéros en fin d’après-midi, on recevait, en cadeau, une bouteille de Gigondas chacun… Il n’y a pas mieux !

Aujourd’hui, dimanche, j’ouvre les volets et le ciel bleu de la veille a disparu. Il pleut depuis 4h du matin et je ne suis pas vraiment motivé pour sortir le VTT… Sauf que François se réveille aussi et ce n’est pas un peu de pluie qui va l’arrêter, ce n’est pas son genre. Me voila donc « contraint » de participer à cette course humide.
9h15, on pointe en bas du parking coureurs et on attaque la montée vers la Spéciale 1… sous la pluie. On enchaine le pédalage sur le chemin de 4X4 puis le portage dans les « gravettes » de la fin et arrivés en haut, tout va bien, je suis « frais », alléluia !
Avec la plaque 151, j’attends mon tour et je me rends déjà compte que certains n’ont pas voulu risquer de rouler sous la pluie, ou que les reconnaissances de la veille leurs ont fait déclarer forfait. Il manque déjà 10 pilotes par feuilles de départ.

10h17’30 », départ de la Spé 1 (290m de D-). La première partie dans la pente et dans les gravettes mouillées est finalement plus fun que la veille sur le sec. François, qui part 30″ derrière moi, me double en bas de cette partie (c’était prévu). Arrivé au niveau de la traversée du chemin de 4X4, on entre dans la forêt et là, black-out ! Le single est humide, ça dérape dans tous les sens, j’en bave ! Je m’arrête même pour enlever mon masque car je n’y vois plus rien à cause de la pluie et de la buée… 2 pilotes passent pendant ce temps. Dans la 2è relance, j’aperçois Marie qui s’est fracassée et qui me crie qu’elle s’est blessée (heureusement rien de grave au final). Là, je cogite, ça glisse tellement, je suis « en sursis » dans tous les virages, que je me demande si je ne vais pas abandonner aussi… Mais je rejoins quand même difficilement l’arrivée de cette première Spéciale où m’attend François.
Puis je me dis que vu que je suis couvert de boue, autant tout faire pour terminer la course… Même si dans cette première partie chronométrée, je vais sûrement avoir le plus mauvais temps. L’objectif (déjà fixé la veille mais sans savoir qu’il pleuvrait) est donc de terminer la course sans se faire mal, sans prendre de risque.

Crédit photos (pour les 2 suivantes): Droz photo et DCA Cie. Gigondas

On remonte vers la Spéciale 2 en passant par « la montée bétonnée ». Là, des mots gentils nous attendent… C’était très rigolo.

11h07’30 », départ de la Spé 2 (160m de D-)… Je pars relâché et quand j’arrive sur le « mur », François est derrière moi. Je vois qu’il est sec et poussiéreux alors tant pis, le Facteur attendra et ça passe… Je le laisse filer ensuite. Dans cette spéciale, c’est le pied total. Peu de relances, du flow, beaucoup de fun, des passages dans des canyons, on croirait qu’on fait du bobsleigh,  j’adore !
Arrivé en bas, je me rends compte que je suis toujours « frais » alors que la veille, au même endroit lors des recos, j’étais déjà mort… Je trouve donc la réponse à ma question du samedi: j’ai dû souffrir de la chaleur lors des essais. Il faisait 28°c alors qu’aujourd’hui on est à moins de 15°c avec la pluie… Finalement, ce changement de météo n’est pas si néfaste.
En bas de la Spé 2, on remonte encore par « la montée bétonnée » puis on part vers le Belvédère pour rejoindre le départ de la Spé 3. On se fait un arrêt au ravitaillement (bien fourni) puis on attend notre départ pour cette 3è réjouissance.
12h07’30 », départ de la Spé 3 (190m de D-). Très vite je me retrouve dans la partie « pédalage en dévers » et là, mes compétences fortement limitées de relanceur sont mises à mal. Je ne tiens pas en ligne droite dans ces dévers, surtout que je roule avec des pneus pas du tout adaptés (des Maxxis Ardent 2,25 simple ply… Je n’avais que ça en stock)… François me « fume » et le Junior qui part derrière lui aussi… Ainsi que le suivant hahahaha Bref, je galère mais je m’amuse quand même. En bas de cette spéciale, juste avant la ligne d’arrivée, on passe dans un grand dévers gauche avant une petite marche puis la descente du talus qui mène sur le chemin de 4X4 où se trouve le chronométreur: je passe en mode accroché aux arbres, dans le plus pur style cyclo-cross (et un gars sur deux qui tentent de passer sur le vélo, se fracassent à cet endroit).
Ensuite, on part vers la Spé 4 et là, la liaison (pédalage) est vraiment longue… Mais je suis toujours en forme.
Au départ de la Spé 4 (210m de D-), après une longue liaison (pédalage), on commence à bien discuter avec toujours les mêmes pilotes puisque les horaires de départ sont établis à l’avance et on part suivant l’ordre des plaques. L’ambiance est carrément sympa, pas de « prise de choux », pas de « flambeaux »… Super.

 
13h17’30 », je démarre cette Spé 4 en sachant (depuis la veille) qu’il faut relancer le plus possible sur le haut puis qu’il n’y a pas beaucoup de pente sur la première moitié mais il y a plein de petits pièges qui peuvent me bloquer. C’est là qu’on prend conscience que la tige de selle télescopique est magique, c’est le pied ! Comme d’habitude, François « me grille » puis son poursuivant aussi. Le bas de cette spéciale est vraiment amusant. Une fois la ligne passée, on se dit qu’il ne reste plus qu’une vraie liaison et une vraie spéciale (puisque la liaison vers la Spé 6 est courte et que le dernier chrono se fait dans le village, sur un petit tracé urbain).
Par contre, la liaison pour monter vers le départ de la Spé 5 est bien usante: pédalage au début, poussage au milieu, portage à la fin… ça casse ! Heureusement, la météo est plus clémente. Il ne pleut plus depuis qu’on a fait la Spé 3 et maintenant, le soleil fait son apparition.
14h17’30 », je démarre sur la Spé 5 (140m de D-). Le haut est pentu puis après une bonne relance au milieu (où François « me dépose » encore), la piste devient vraiment fun. Je passe la ligne à côté de la Chapelle et François est surpris de me voir arriver aussi tôt hahahaha
Là, on part en direction du Cimetière pour prendre le départ de la dernière spéciale, tracée dans le village.
14h47’30 », c’est parti pour cette petite spéciale avec un passage dans les anciennes fortifications de Gigondas, puis au milieu d’un jardin botanique (lavande, romarin, iris…etc) sur un escalier avec quelques virages à 180° puis ensuite dans les ruelles jusque sur la place centrale… Excellent !
François arrive peu de temps derrière moi… et j’ai quand même réussi à passer la ligne avant qu’il ne me double sur cette spéciale de 600m de long… Je sauve mon honneur hahahahaha
Un bon « ouf » de soulagement lâché en se disant qu’on est entiers, qu’on n’a pas pris de gamelle, et qu’on a fini la course/le parcours.

 
Sans François, j’aurais peut-être « bâché » à cause de la pluie au réveil ou dans la Spé 1… Mais au final, on a quand même pris beaucoup de plaisir car il faut bien le reconnaitre, cet Enduro des Dentelles est une très belle épreuve, bien organisée, bien tracée, avec des singles entretenus, des ravitaillement conséquents… et je ne vois pas trop ce qu’on pourrait reprocher à la DCA Cie. Gigondas. Franchement, chapeau !
Je vais sûrement finir en fond de classement (je ne le connais pas encore) mais quand je vois tous les abandons qu’il y a eu, je suis bien content d’être arrivé au bout (le chronométreur de la Spé 5 me disait que sur certaines feuilles, il ne restaient que 12 participants)… N’est-ce pas cela « l’enduro » ? 
D’ailleurs, les meilleurs pilotes français ne s’y sont pas trompés puisque le vainqueur est Damien Oton (Devinci), suivi de Yoann Barelli (Giant Offroad International) puis Yannick Pontal (Alltricks). A la 4è place on retrouve Arno Fauchet (Rocky Sport Alpe d’Huez) et à la 5è Sebastien Claquin (Giant Offroad France). Chez les Dames, Anne-Caroline Chausson (Ibis) monte logiquement au sommet du podium.

Cerise sur le gâteau, François (Cannondale France) repart avec une bonne bouteille de Gigondas supplémentaire puisqu’il termine 2è la catégorie Master 2 derrière Christophe Randoulet (César Bike – Optique Taupenas) dont je parle parfois ici à la suite des courses de DH du Languedoc-Roussillon (c’est le Champion et le vainqueur de la Coupe en Master 2)…. Belle bataille !
(François est en haut du podium mais suite à la parution des classements, il s’avère qu’il est bien 2è, erreur de l’organisation. L’article que vous lisez a été édité)

 (Désolé de ne pas avoir fait plus de photos mais lors d’une course d’enduro de ce format, on roule et on n’a pas vraiment le temps de chaumer) 

A l’année prochaine !

Julien