Le Mont Ventoux // La montagne double-face

Et oui, j’y suis encore retourné !

Après le froid polaire et les chutes de neige de ce début de semaine, et surtout malgré le redoux et la pluie de ces dernières heures (18°c à la maison cet après-midi), ce matin la Station du Mont Serein annonçait l’ouverture in extremis de 3 téléskis.

Comme une décharge d’adrénaline dans ma tête ! téléskis ouverts = neige = ski de rando possible = montée du Ventoux = faut y aller + c’est rare !

La pluie et les nuages sont annoncés jusqu’à midi, alors je n’y monte que pour 14h et cette fois-ci, je suis accompagné de l’ami Romain Goulesque qui va enfin pouvoir faire un peu de « peaux de bibifoc » comme il dit !

Dans la montée au dessus de Malaucène, sur la route, on voit que le sommet du Ventoux est bien pris dans les nuages. Je me demande si je n’engage pas Romain dans une galère (?)… Et je croise les doigts !

Arrivés au Mont Serein, le plafond nuageux n’est pas très loin au dessus mais on y voit clair. C’est sympa de voir qu’il y a des skieurs dans la station. J’espère que ça va durer, que la neige va encore tomber !

On attaque la montée, direction la Combe Loubatière.  Au bout de 20 minutes, je me retourne et je vois que Romain en bave ! Il est blanc comme un cabinet de dentiste. Altitude, nouvelle pratique, pieds lestés, pente… « T’en chie ?!?! »

On croise quelques skieurs alpins sur cette piste rouge de la Loubatière et on rentre dans les nuages. L’humidité, le givre et le vent ont complètement enveloppé les arbres.

En haut de la piste, on débarque sur la route du Ventoux et on attaque la partie vraiment inclinée. Là, c’est parfois la galère parce que dessous la fine pellicule de neige (qui nous permet d’adhérer), il y a parfois de grandes plaques de glace… Et comme on monte en travers (sinon ça monte trop), on galère un peu à poser les skis à plat (sur le dévers). Heureusement, ce n’est pas très long !

Les sapins, en haut, sont complètement pris dans la glace, impressionnant !

On est au niveau du « virage de la boule météo ». On n’y voit rien et le vent, à cet endroit là, nous attend.

On aperçoit d’autres randonneurs qui montent par la route pour se mettre à l’abri, mais non, je veux faire passer Romain par la Chappelle Sainte-Croix !

Le souci, c’est que pour y aller, il faut passer sur la crête et avec le vent et le givre, c’est du 100% glace ! Il faut tenir en équilibre dessus malgré un vent qui nous pousse de travers, pas simple !

On arrive vite à la chapelle et alors qu’on s’approche, d’un coup, le ciel se dégage !

20 secondes plus tard, c’est fini ! Le vent  vraiment fort nous renvoie dans la purée !

La seule solution, c’est d’implorer « Jean-Michel le Dieu de la Neige » de nous offrir de meilleures conditions !

Au passage, voila à quoi ressemble la paroi concave de la chapelle… Magnifique !

Il n’y a plus très long entre la chappelle et le sommet et vu le vent, la glace et les cailloux  omniprésents sur cette dernière ligne, on finit les skis à la main.

Ça y est, Goula est en haut ! Il a repris des couleurs et on se met à l’abri du vent pour « dépeauter » après ces 475m de dénivelé.

Et c’est à ce moment là que « Jean-Michel le Dieu de la Neige » décide de répondre à ma prière. Il balaie les nuages devant nous et après une longue hésitation d’environ 15s, on décide de descendre côté sud, au soleil, pour revenir ensuite au sommet.

Au Col des Tempêtes, on bascule vers la droite en direction de la Combe Fiole, bien connue des VTTistes. On se régale avec ce soleil !

Un peu au-dessus du chemin du Jas des Pélerins (1518m), on s’arrête pour « repeauter » parce qu’il y a quelques cailloux affleurant. Et on repart pour 400m de dénivelé en passant par la petite combe d’à côté, en direction des stèles de la route du Ventoux sud.

Et je me rends compte qu’on voit la Mer Méditerranée encore une fois aujourd’hui (ainsi que le Rhône qui serpente)

De ce côté, on remonte plus vite et plus aisément qu’au nord. Il n’y a pas de glace !

Marrantes ces gouttières de glace décollées des poteaux par le vent.

On repasse au Col des Tempêtes et on décide finalement de monter par la route, à l’abri du vent.

« Heyyy mec, j’arrive pas à taper sur les touches de ton digicode ! »

On enlève encore les peaux et cette fois-ci on repart en descente côté nord. On prend la route en haut puisque la crête n’est recouverte que de glace.

On aperçoit la station du Mont Serein en bas.

Les nuages, côté nord, sont donc remontés et la descente se fait avec une bonne visibilité… Mais on fait vraiment attention aux cailloux qui dépassent parfois de la neige.

En haut de la Combe Loubatière, on décide de passer dans la petite sapinette, à 150m de là où on est monté, pour éviter la glace.

On rejoint les pistes et on en termine par un petit jump.

 

Encore une fois, c’était une super montée du Ventoux. Je pense que c’était un résumé de mes précédentes montées, et même plus: mauvais temps, vent, glace, beau temps, soleil, neige de printemps, vue sur la Méditerranée… Un côté nord et un côté sud complètement différents !

Surveillez la météo et montez là-haut ! Vous ne le regretterez pas ! Non pardon, jamais !