Ce n’est pas la première fois que j’aborde le sujet de la personnalisation de casques ici. Il y a d’abord eu le casque TchoukTV de 2012 pinstripé par Anne-Lise Gomez, puis il y a eu le casque de 2017 avec un covering complet par Alb’Enseignes. A chaque fois, je me suis débrouillé pour « rouler original » sans vider mon porte-monnaie… Parce qu’une vraie peinture perso de casque, ça coûte dans les 600€ pour un style classique (3 couleurs) et ça peut monter très vite vers les 1000€, sans parler du coût du casque neuf, exigé par un professionnel… Et généralement, quand tu fais une peinture perso, ce n’est pas sur un casque à 80 balles… Bref, je me suis lancé dans un nouveau projet de casque perso, et pour le coup, celui-ci sera totalement perso parce que j’en serai le réalisateur ! Cela faisait longtemps que j’avais envie de me lancer dans une peinture de casque et j’y ajoutais une contrainte: faire en sorte que cela me coûte le moins possible ! Avant tout, même si j’avais quelques connaissances à ce sujet, j’ai passé par mal de temps sur Youtube à regarder des tutos de peintures de casques (et de cadres) pour voir comment faire, et surtout voir ce qu’il ne faut pas faire, parce qu’il y a certains tutos, c’est n’importe quoi ! S’il y en a un que je vous conseille vivement, c’est lui: ETOE, et quand vous voyez ce qu’il fait avec des bombes de peinture, et bien vous ouvrez les yeux en grands, et vous écoutez avec attention ! Évidemment, pour cette peinture de casque, je décidais de faire quelque chose de simple au niveau du design. Je n’allais pas me lancer tout de suite dans une peinture avec des effets d’ombres, des lignes de partout, des dégradés… etc Au niveau des couleurs et étant donné mon exigence de budget le plus limité possible, j’avais vu qu’au E. Leclerc il y avait des bombes de peintures noire mat, blanc brillant, argentée, des bombes d’apprêt, et de vernis à plus ou moins 5€. Je décidais de rester sur deux couleurs, donc le noir et le blanc. L’argenté, on verra une autre fois ! Et oui ! Si je dois tout foirer, je ne me lance pas dans l’achat de bombes à 15-20€… Rapiat d’auvergnat ! Au début, je pensais juste faire une seule ligne sur le casque, et puis en y réfléchissant un peu, je me suis dit que ce serait sympa de faire quelque chose d’un poil plus complexe donc je commandais deux rouleaux de « fine line » chez Manon Mano. Ce sont des petits rouleaux de scotch qui servent à masquer les différentes couches de peinture pour ensuite les révéler et faire apparaitre des formes, des lignes… etc Je prenais un rouleau de 6mm et un rouleau de 3mm, un peu au pif ! 18€ frais de port compris. Il faut bien comprendre que cet achat est nécessaire pour faire des lignes propres, parce qu’avec du scotch de masquage, ce n’est pas possible ! Aussi, ce scotch de masquage « fine line » permet de prendre des formes, des arrondis, des zones courbées, incurvées, en adhérant au support. Avec du scotch de masquage classique, ce n’est pas possible. Pour le papier ponce, j’avais du grain 180, du 400 et du 1000 qui trainait dans mon atelier depuis longtemps. Idem pour le rouleau de scotch de masquage, dans mon atelier depuis le dernier déménagement en 2012.
L’ensemble du matériel utilisé pour cette peinture.
Scotch fine line 3mm et 6mm.
Pour le casque, je décide de refaire mon TLD carbon D3 de 2015. la visière est bien rayée, le vernis a même craquelé sur les côtés, mais il n’a globalement pas trop de pèts/rayures… J’espère que je ne vais pas le mettre à la poubelle après ça… Allez, c’est parti, j’enlève les mousses de mon casque, je le masque avec le scotch classique, je prends le papier ponce grain 180 et je passe 2h à poncer le vernis d’origine. Je le raie bien ! Mais je m’arrête bien avant d’atteindre le carbone (ce qui serait nocif !) Première petite erreur, c’est quand même mieux de masquer les extrémités des zones à cacher avec le fine line. Et oui, ce scotch de masquage va rester presque jusqu’à la fin des travaux, et s’il sèche avec les couches de peinture, s’il se décolle, il faudra le refaire. Par contre, c’est assez facile de poser le scotch classique puis de le découper au cutter dans la rainure entre le caoutchouc et la coque… Il y a du pour et du contre. Après l’avoir bien rayé au papier 180 à sec, je passe un bon coup de papier 400 à sec.
Casque masqué
Prêt pour la couche d’apprêt
Prêt pour la couche d’apprêt
Prêt pour la couche d’apprêt
Après un petit nettoyage de surface avec un produit dégraissant (celui que j’utilise pour nettoyer le four), c’est parti pour la couche d’apprêt. Cette couche permet de créer une bonne surface d’accroche pour la peinture et de « lisser » les défauts (puisqu’il faudra encore poncer après). Pour la couche d’apprêt, je fais une couche fine, puis une couche plus épaisse après 25 minutes de séchage.
Casque apprêté !
Visière apprêtée !
Mon casque est donc « apprêté » et je dois maintenant le poncer encore pour aplatir les défauts (je n’ai pas fait de coulures, ça m’a motivé pour la suite !). Je commence au papier grain 400 puis je finis le ponçage au grain 1000 à l’eau pour que la surface soit rayée (avec les reflets du soleil) mais bien lisse au touché. Attention, ce n’est pas si grave si on passe à travers la couche d’apprêt.
Encore une fois, je nettoie la surface et je dégraisse le casque avec un chiffon et du produit dégraissant. Et c’est parti pour la couche de base, le noir mat. Quand j’applique la peinture, je déclenche le début de la projection lorsque la bombe n’est pas orientée vers le casque, d’un côté à l’autre puis de haut en bas. Une couche fine, puis une couche plus épaisse, comme pour l’apprêt. Comme je ne connais pas le temps de séchage (il n’est pas écrit sur la bombe), j’attends 36h avant de toucher au casque… Et je me rends compte qu’il y a une petite trace blanche dessus… Je remets une couche de noir et j’attends encore 36h. Le casque est nickel et après un petit coup de chiffon, le noir mat est moins granuleux. La visière est parfaite !
Le couche de noir mat est faite !
Le couche de noir mat est faite !
Le couche de noir mat est faite !
Je pourrais donc m’arrêter là (comme dans certains tutos sur Youtube) mais je me lance dans la création des bandes… C’est parti pour jouer avec la fine line. Je décide de faire une bande de 3cm sur le côté du casque, avec une petite ligne parallèle et sa sœur jumelle sur la mentonnière du côté opposé. Je pose des petites marques au crayons papier et j’aligne la fine line. Sur le casque, ça va à peu prêt, mais sur la visière et sur la mentonnière, il y des reliefs. Ce n’est pas facile parce que les angles en V font changer la fine line de direction, alors heureusement, avec celle de 3mm, c’est possible d’aller droit tout en faisant adhérer le scotch. Avec le 6mm, ça se décolle ou ça fait des plis sur ces zones. Une fois la fine line posée, je mets quelques bandes de scotch de masquage classique et je masque avec des sacs plastiques découpés. Ça c’est une bonne solution bien plus pratique que d’empiler des lignes et des lignes de scotch (comme sur la visière, mais j’y reviens après). Je vérifie 15 fois qu’il n’y a pas un seul jour dans le scotch de masquage, sur le sac plastique, et c’est parti pour les lignes blanches !
Prêt pour les lignes blanches ?!
Prêt pour les lignes blanches ?!
Prêt pour les lignes blanches ?!
Prêt pour les lignes blanches ?!
Pour décoller la fine line, il ne faut pas attendre le séchage total de la peinture. Après 30 minutes, je décolle la fine line du casque et c’est le bonheur ! Les lignes sont nettes !
Un bon moment !
Ça c’est propre !
Manque de bol, pour la visière, les lignes sont nettes mais comme je n’ai pas masqué le dessous (en me disant que la peinture ne ferait pas demi-tour sur la visière suspendue dehors), il faut que je refasse l’envers de la visière puisqu’il y a du blanc dessus… Mais cette fois-ci, je me dis qu’au lieu de la faire en noir et de la masquer à 80% pour y peindre des lignes blanches, je vais faire le contraire: je la ponce, je l’apprête, je la re-ponce, je la peints en blanc puis je ne masque que les lignes pour la peindre ensuite en noir. C’est bien plus simple… Et j’aurais dû faire comme ça pour le casque, cela m’aurait permis de ne masquer que les lignes (au lieu de masquer le casque complet sauf les lignes). Peindre des casques, c’est un vrai métier, et il faut tout anticiper ! C’est passionnant et ça apprend la patience ! « Hey garçon, t’as peints 2 lignes et tu prends pour un pro ?! » Non non non, j’imagine juste le boulot que ça doit être de créer des designs complexes… Ça doit prendre un temps fou, et demander un savoir faire incroyable !
Peinture finie !
Peinture finie !
Il ne reste plus qu’une étape, mais c’est celle que je redoute le plus: appliquer le vernis. Apparemment, ce n’est pas facile et pour réussir cette étape, il vaut mieux disposer d’un bon pistolet à peinture, d’un matériel de pro… Et moi, j’ai deux bombes à 4,60€, je suis dehors, je n’ai jamais rien vernis de ma vie et je n’ai pas envie de tout recommencer ! Mais il fait beau, il n’y a pas de vent et la température est correcte, alors c’est le moment ! Pour les couches de vernis, je procède comme pour la peinture, j’envoie de gauche à droite et de haut en bas. Après la première couche, il faut en faire une seconde 10 minutes plus tard, puis une troisième 10 minutes après. A la fin, c’est bon, je suis soulagé ! Pour le séchage, il faut attendre 72h !
Mon casque est fini, plus qu’à y poser quelques stickers des sponsors (que j’ai choisi de ne pas vernir pour pouvoir changer la déco quand je le désirerai)
Voila la version finale de mon casque, avec des stickers que j’avais en stock, mes sponsors… Ça évoluera peut-être !
Malgré toutes mes erreurs, il me tarde presque d’en faire un autre… J’ai adoré ça ! J’en ai donc eu pour 18€ de fine line, et 5×5€ de bombes d’apprêt, de peinture (1 noire mat et une blanche) et de vernis, soit 43€. Si j’avais dû payer le rouleau de scotch de masquage classique et le papier ponce, j’aurais peut-être dépassé les 50€… Rapiat d’auvergnat !
Avec beaucoup de retard, voila la vidéo de notre trip en Écosse en 2019. 3500km aller-retour, de Suze la Rousse (Drôme) au nord de l’Écosse en passant par la Belgique, Hull (Angleterre), Édimbourg, Glencoe, Fort William, l’Île de Skye, le Loch Ness…
Dans cette vidéo, il manque mes images de VTT de DH à Glencoe et Fort William et les images en lien avec Harry Potter (le train de Poudlard) puisque je n’avais pas filmé en caméra embarquée à Glencoe, que j’ai déjà écrit un article et édité une petite vidéo sur Fort William, et que Raphaëlle et Éloy étaient à Glenfinnan (chez les Potterheads) pendant que je roulais et ils n’avaient pu prendre de quoi filmer.
Mais voila les liens vers chacune de nos journées là-bas, avec les images prises en téléphone:
-> Jour 10: Rotterdam-Suze La Rousse d’un trait, avec un arrêt gasoil à Luxembourg.
Voila quelques images prises, cette fois-ci, avec un vrai appareil photo ! (Toutes les autres, dans les liens d’au-dessus, ont été faites avec le téléphone)
Du haut de ses 4 ans, Lola sait ce qu’elle veut: faire du vrai vélo, du grand vélo avec son papa Kévin qui l’embarque sur les sentiers de « la montagne » au dessus de Beaucaire. Serait-elle déjà en train de se passionner pour la discipline ?
Maman Estelle et Lola
Pause sponsors ?!
Avec Kevin
Quelques images prises sur place avec Léane (2 ans) la petite sœur de Lola, la veille du reconfinement. Ce siège Kids Ride Shotgun est vraiment top !
Je voulais juste revenir sur le matériel que j’ai utilisé, mon VTT, parce qu’assez incroyablement sur les 108km et plus de 4600m de D+/- de la course, il ne m’est rien arrivé, aucune casse mécanique, rien, nada, quetchi !
Après la course
Propre !
Et après avoir lavé mon VTT, je l’ai retourné et je me suis encore une fois rendu compte que mes roues n’ont même pas pris 1mm de voile ! Pourtant, j’ai tapé tous les cailloux dans les spéciales à partir de la 4 tellement j’étais cuit, et je pèse 94kg (au départ). Mon cercle arrière est marquée depuis le temps (je roule sur ce VTT avec ces roues, depuis 22 mois). Il y a des pics, des rayures sur les cercles (plutôt à l’arrière), mais absolument aucun voile ou poc sur les flancs. A mon avis, vu que j’entends dire que les cercles DT Swiss M1700 sont fragiles, j’en conclus que ce phénomène est plutôt dû à mes pneus WTB.
Je roule avec les WTB Vigilante 29×2.5 TCS Tough Fast Rolling (gomme dur) depuis un moment ! Ils sont lourds (1242g) mais proposent un grip à mon sens similaire aux Maxxis, mais ils sont tellement plus robustes et ils ont préservé mes cercles.
J’ai aussi roulé avec les Trail Boss 2.4 en gomme similaire au début où j’avais le VTT et pour un poids assez équivalent (1224g), leur profil « carré » mais surtout un ballon beaucoup moins large (on dirait plus un 2.3 de section), j’ai préféré les Vigilante, plus adaptés aux cailloux de chez moi ou du Caroux.
J’ai aussi roulé à l’arrière, tout l’été et jusqu’à la course, avec un Judge 2.4 en gomme similaire et c’est un super pneu, très agressif, mais à 1427g, j’étais content de l’enlever pour pédaler… C’est un pneu de DH pour moi.
J’ai testé une fois un Vigilante en TCS Tough High Grip (gomme tendre) et j’ai arraché les picots latéraux en 3 semaines… Mais ça « grip » !
Je recommande donc vivement les WTB Vigilante en gomme dur, si tu n’as pas peur de tirer des gros pneus !
Après la course !
Propre !
Évidemment, à l’arrière, je roule avec un insert Panzer, le même depuis 2 ans (!), et il doit sûrement jouer dans la préservation de mon cercle. Je suis aussi épaté par la qualité des moyeux/roulements DT Swiss. Ce ne sont même pas les haut de gamme, mais ils sont faciles à entretenir/nettoyer, ils ne prennent jamais de jeu et les roulements ne bougent pas ! Je n’ai jamais eu des moyeux aussi fiables (et je n’ai rien à voir avec DT Swiss !)
Côté suspensions, je roule sur la Öhlins Racing AB RXF36 m.2 et le TTX Air depuis 16 mois et j’ai fait l’impasse sur l’entretien 150h (là, il faut que je m’en occupe !). Pourtant, ma fourche reste hyper-sensible ! Je ne sais pas si j’ai le droit de le dire mais depuis la fin de l’hiver (lors de l’entretien 100h), Xoneracing Suspension m’a monté une pièce prototype qu’ils avaient créé en petite série avec Andréani, le distributeur Öhlins en Italie. Il s’agit d’une petite chambre négative qui rend la fourche bien plus sensible qu’à l’origine. Et bien ça marche tellement bien (et on en parle depuis le début du montage) que le RXF36 m.2 est livrée d’origine, depuis quelques mois, avec cette chambre que j’ai donc pu tester parmi les premiers. Et sachant que le TTX Air est très sensible, l’ensemble est au top ! (Sauf quand tu attaques la spéciale de Saint-Martin Du Froid avec l’amortisseur en position P… Tu t’en rends vite compte ! LOL)
Question fiabilité, il n’y a rien à dire sur mes suspensions ! J’ai fait faire l’entretien 50h, l’entretien 100h, et c’est tout ! RAS !
Propre !
Propre !
Propre !
Avant la course, j’avais fait (pour la seconde fois) le service de ma tige de selle BikeYoke Revive 185mm que j’ai depuis 10 mois et encore une fois, c’est tellement simple et efficace, qu’à moins de 20€ le kit service, il ne faut pas s’en priver ! J’aimerais bien tester la version 213mm maintenant, vu ma taille…
Bien que j’ai remplacé les roulements de mon pédalier avant la course, il n’y en avait pas besoin… Mais ça n’a pas fait de mal et après avoir changé le scotch et les boots de mon pédalier Praxis Works Girder, on dirait qu’il est neuf ! Il a pourtant plus d’un an. Cette pièce aussi vaut largement la concurrence. J’entendais, il y a peu, un grand manager dire que les roulements de 30mm sont quand même bien plus fiables que des 24mm ! Logique ! La seule petite déception que j’ai pu avoir avec ce pédalier (il y a plusieurs mois), c’était plutôt pour le plateau Wave qui, une fois usé, fait remonter la chaine et pouvant endommager la base du cadre. Pour la course, j’ai enlevé mon plateau Wave 32 dents pour y mettre un plateau Narrow Wide 30 dents (standard Sram) acheté en dernière minute. Mais je remonte le 32 dents Wave là !
Après la course !
Après la course !
Je n’ai pas changé ma cassette Shimano 11-46, ma chaine et mon dérailleur XTR avant la course. C’est passé !
Propre !
Pour les freins, j’ai les derniers XT et j’avais monté des plaquettes métalliques (sans les ailettes) pour ne pas risquer de trop les user sur la journée, être tranquille. Au final, j’ai beaucoup freiné, mais je ne les ai que peu usées ! J’avais aussi monté des disques Shimano SLX en 203mm et ils ont fait le job, surtout vu leur prix !
Propre !
Ma selle WTB Volt (qui était venue remplacer celle d’origine, déchirée il y a 3 mois) n’a pas tenue, elle se découd sur l’arrière… ce sera l’occasion de prendre une Silverado que j’adore !
Enfin, évidemment, mon cadre Pivot Cycles me satisfait à chaque sortie et samedi dernier, je l’ai apprécié encore une fois ! Ça y est, les grands machins comme moi ont droit à des beaux cadres d’enduro en XL (pas des échafaudages) en 29′ qui marchent bien et qui sont fiables ! Je vais encore continuer avec lui quelques temps !
Après la course !
Ce n’était peut-être pas le meilleur vélo pour faire cette course (vu les bikes d’enduro ou all-mountain moins « gros » des autres concurrents), mais il m’a emmené au bout, et encore une fois avec beaucoup de fiabilité… De quoi être serein ! Et chaque petit détail de ce genre comptait !
Depuis 20 ans que je fais du VTT et 15 ans que j’ai arrêté le volley-ball, je poursuis une belle carrière d’imposteur dans la discipline et ce week-end, je crois que j’ai atteint le graal !
Après deux participations aux Championnats du Monde Masters de Descente 2008 et 2009, une participation aux Championnats d’Europe 2010, une participation à l’Enduro World Series de Valloire (2014), je continue de participer à des courses de DH et d’Enduro en tous genres et finalement, j’ai encore réalisé quelques défis sympas ces dernières années: plusieurs Mountain Of Hell, l’Enduro des Terres Noires, des courses de DH. Mais finalement, je reste toujours au fond du classement (sauf à la MOH, mais j’y reviendrai après). Alors j’ai vraiment le sentiment d’être un imposteur… Mais je profite bien de ces courses, de l’ambiance qui y règne, des copains, et puis s’il n’y avait pas de « mauvais » comme moi, les « bons » ne seraient plus si « bons » !
Depuis quelques années, je surveille LA COURSE D’ENDURO ULTIME à laquelle certains de mes copains « costauds » ont participé et terminé. Je veux bien évidemment parler de l’Épic Enduro et voila 3-4 ans que je me dis: « faut que je le tente ». Mais le mur paraissait tellement haut que je repoussais toujours l’échéance. Et puis la date de la course n’est pas toujours évidente par rapport à mon job…
Bref, fin 2019, je me suis décidé, j’en ai parlé avec les copains qui l’ont fait et j’ai bien écouté leurs conseils. François Boulin et Antoine Liaboeuf m’ont vite convaincu en ajoutant toujours, en fin de dialogue: « t’inquiète pas, je te connais, et avec un peu d’entrainement, tu finiras »… Par contre, ils ajoutaient toujours ensuite: « par contre moi, je n’y retourne pas » LOL
Et puis mon gamin de 12 ans m’a dit: « vas-y sinon tu vas regretter »
Fin novembre, au moment des inscriptions pour l’Épic 2020, j’étais décidé et je pense que j’étais le premier à m’inscrire… Je ne me suis pas laissé le temps de cogiter ! haha
La course devait avoir lieu le 22 mai pendant l’EWS d’Olargues, alors à partir du mois de février, j’ai commencé à pédaler un peu plus… Disons que j’ai fait mes sorties habituelles en semaine (une ou deux) et je suis allé sur des « randos du dimanche matin », exclusivement sur les grands parcours (à Lagnes ou Mérindol).
Et là, patatra… Confinement, coronavirus… Quoi faire ? Je ne savais pas si la course serait annulée, reportée, si elle aurait lieu… Je courais 1h (12km) tous les 2 jours dans la forêt derrière chez moi, pour garder la forme et sans toucher au VTT !
Puis c’est le report au début du mois d’octobre, puis finalement à ce week-end et je me suis dit que j’allais garder la motivation !
Pendant les vacances d’été, famille oblige, je n’ai pas trop roulé au mois de juillet mais je suis quand même allé voir les spéciales de Saint-Martin Du Froid et Bardou, guidé par Eric et un pote à lui qui sans le savoir, me rassuraient sur mon état de forme, puisqu’ils finissaient cette boucle avec les crampes là où j’aurais pu enchainer un autre tour.
Par contre, je prenais conscience ce jour-là que la course risquait d’être très physique parce que la spéciale de Saint-Martin du Froid c’est… L’enfer ! Marteau-piqueur land !
En août, après un « stage de DH saucisson bikepark » avec Nicolas Sandeyron, j’ai commencé à m’envoyer quelques grosses sorties de vrai VTT autour de Valloire. J’ai notamment fait une semaine où j’ai roulé tous les jours entre 1000 et 1700m de d+ puis ensuite une grosse sortie équivalente à deux Galibier par les chemins. Après de telles sorties, à cette altitude, quand tu redescends, tu perçois très vite les bénéfices !
Mais au rang des sacrifices, j’ai roulé pour moi, je ne suis pas allé sur les manches de Coupe de France pour filmer les copains par exemple… Il fallait que je fasse des choix. Par contre, c’était hors de question de faire de la route pour me préparer… Je trouve ça trop dangereux et je suis trop poilu pour me raser les jambes ! Faut pas déconner !
Fin août, à la maison, je me suis mis quelques « sorties tarifs » pas trop loin, en gravissant toutes les montagnes de derrière en une journée, en montant/descendant 8 fois le bikepark de Nyons, et en septembre je me suis fait 2 fois le Ventoux sur une journée, avec un parcours mixte route/chemins. Plus des petites sorties classiques en semaine.
A deux semaines de la course, j’aurais voulu faire une dernière grosse sortie mais la météo m’a découragé, et c’était compliqué avec le boulot aussi.
En clair, pour me préparer, je n’ai fait que du VTT, et au niveau de l’alimentation, je n’ai rien changé ! Néanmoins, avec cette fréquence de sorties un peu plus soutenue, j’ai perdu 4-5kg entre février et octobre, et j’ai pu me rendre compte que ma fréquence cardiaque au repos est passée de 54 à 49 puls/min.
Côté course de préparation, vu le bazar qu’on a vécu cette année (et ce n’est pas fini), j’ai participé à la DH de la Grand Combe en mars et à la DH de Laudun en septembre… Nickel ! hahahah
A deux semaines de la course, j’ai attaqué une partie importante de la préparation: la mécanique du VTT et la logistique de course !
J’ai changé les roulements de pédalier, des pédales, de jeu de direction, purgé les freins, fait le service de la tige de selle, changé les pneus (terminé le gros pneu de 1,4kg derrière !), remis du liquide préventif, et je n’ai pas touché à la transmission, ni à mes roues, ni à mes suspensions qui marchent super bien !
J’ai aussi passé un peu de temps à installer mes vieilles lumières sur le casque et le guidon, chronométré l’autonomie des batteries… Parce qu’avec un départ à 5h, je pensais que j’aurais besoin des lumières jusqu’à 8h.
Pour m’alimenter le jour de la course, je décide d’abord de rouler avec ma banane 2 gourdes. Je me suis rendu compte que lorsque je roule 5-6h j’ai une tendinite à l’épaule gauche, alors je ne peux pas prendre de sac à dos. Avec 2 gourdes de 750ml (eau + sirop), j’espère que ça le fera… Je demande à ma belle-mère Marie de me préparer des « mini-gâteaux sportifs » (aux fruits secs) et des mini-quiches au jambon que je conditionne en 3 sachets égaux pour chaque boucle. Je pars aussi avec des pâtes de fruits, des pâtes d’amandes, des Stoptou (le seul bonbon au goût de Ricard !) et des faux Carambar aux fruits. Au passage, je remercie Tom Maury qui m’avait conseillé de préparer un gâteau sportif, et aussi de préparer des vêtements secs et propres entre chaque boucle… Des conseils précieux !
Vendredi, 7h de cours avec mes 6è, 3è et 5è qui m’en foutent plein les oreilles vu que c’est le jour des vacances. Ils sont excités…
16h30, je saute dans la voiture déjà chargée, en direction d’Olargues.
19h30, je fais la queue pour le retrait de ma plaque à 20h05.
20h40, je suis chez la Piccolo Family qui m’accueille pour cette courte nuit. D’ailleurs Julien participera à la course du lendemain, en relais avec Olivier (le frère de Myriam Nicole) et Martin (ils gagneront).
23h30, je ferme les yeux après un super repas… Ils sont vraiment au top les Piccolo ! (X1 Racing, ce ne sont pas juste des gens qui me fournissent du matériel VTT à un bon prix, c’est autre chose !)
… Mais je suis un peu tendu ! Qu’est ce qui m’attend demain ?
3h35, la sonnerie me réveille. Je n’ai pas l’impression qu’il est si tôt…
L’adrénaline ? Déjà ?
Quand j’arrive à Olargues à 4h30, je vois qu’il y a déjà plein de pilotes en place sur la grille. Je débarque complet !
Je me gare au dessus du pont et je fais au plus vite pour m’équiper, mettre les lumières… etc
Je descends au départ et je suis dans les 10 derniers en place, à l’envers par rapport au sens de roulage, de l’autre côté du mur et j’entends: « départ dans 15s »… Pas le temps de cogiter, gooo !
La première montée, dans la nuit noire, se fait à une allure modérée. Je vois le serpent de lumières au loin, en haut. Ce n’est pas que je me fais bouchonner mais je décide de monter cool (même si j’en double quand on passe sur le DFCI large). J’ai entendu plusieurs gars dire qu’ils se sont cramés dès la première boucle. Dans cette montée, je rattrape Estelle Charles que je suis sur les réseaux sociaux, on bavarde un moment. Elle a fait de très beaux résultats en EWS (plusieurs podiums) et après quelques participations à l’Épic en équipe, elle se lance en solo. Elle est carrément sympa cette « schtroumpfette » ! (J’ai compris que c’était son surnom vu sa tenue bleue).
550m plus haut, on arrive au niveau du premier départ de spéciale. Il y a un peu de vent, ça caille ! Je bois un coup, je mange une pâte de fruit. J’allume les lumières (que j’avais préservée jusque là, de peur de ne pas avoir assez de batteries) et j’attrape mon masque qui… P’tain, mon masque… Il est où ? Bordel, je l’ai oublié sur le toit de la voiture. Le souci, c’est que je porte des lentilles, ça commence mal…
C’est à mon tour de partir, je ferai sans le masque, pas le choix ! La spéciale de la Miellerie est pentue par endroits, et assez roulante sauf une petite partie technique rocheuse sur le haut. J’arrive dessus, je la découvre, je la prends et… Ma lumière de guidon s’éteint… Les chocs ont débranché le câble d’alimentation. Je continue avec ma lumière de casque. Il fait vraiment noir, et la poussière levée par les pilotes de devant ou surtout ceux qui me doublent se reflète dans ma lumière, j’en prends plein les yeux… J’ai aussi des difficultés à rouler dans ces conditions, avec mon problème d’oreille interne. La nuit, c’est très compliqué… Mais si je vais au bout, je l’aurais bien niqué cette oreille interne qui me fait défaut !
J’arrive en bas après m’être fait doubler (sans gêner) 6 ou 7 fois… Rien à foutre de mon temps, c’est déjà une spéciale de faite et Coco m’encourage !
Liaison 2, plutôt courte. Je pense quand même à m’alimenter: une mini-quiche et un gâteau sportif !
Au départ de la spéciale 2 je colle la connexion de mon câble de batterie avec du scotch… Et oué, j’avais prévu ça !
Je prends le départ, les premiers virages penchent et dans une épingle poussiéreuse je m’étale comme une bouse. Le choc me tourne le guidon. Obligé de remettre ça droit avec les jambes, je perds du temps… En bas, dans les sections rapides, je roule sur le fil. J’ai vraiment un très mauvais équilibre de nuit, je roule sur l’arrête du sentier, côté pente à plusieurs reprises, mais ça passe en serrant les fesses.
Liaison 3, c’est parti pour 480m de D+ avant la spéciale des Écoliers XXL.
Il parait qu’elle est chaude mais la bonne nouvelle, c’est que le jour se lève, et ça, ça m’arrange !
A la fin de cette liaison, on a déjà fait plus de 1200m de D+ et ça commence déjà à tirer…
Je prends le départ de la 3è spéciale avec les lumières allumées mais ça ne sert à rien. En haut, le tracé est sympa et il y a des spectateurs sur une dalle que je passe alors je me dis que c’est cool si c’est ça le passage compliqué du tracé… Mon pauvre ami ! Tu rêves ! Cette spéciale est loooongue et puis plus tu avances, plus ça se complique. Un écureuil traverse devant ma roue et le chemin est de moins en moins large, les cailloux poussent comme des champignons, ça secoue, c’est fatigant, je n’ai pas la lecture de terrain nécessaire pour rouler là-dessus à vue…
Pffff, je passe plein de trucs à pieds. Ok, je serais peut-être passé par endroits, mais je préfère la jouer « safe ». La course est loin d’être finie ! Le souci, c’est que c’est tellement long que j’ai l’impression de faire du trail sur cette spéciale… Pas grave ! Je suis au bout de la boucle 1, Épic de Bronze mais surtout 1h20 d’avance sur la porte horaire… Mais cette spéciale m’a tuée. J’ai mal aux cuisses à force d’être crispé, tendu en descente… Un comble !
De retour à la voiture, je tombe 1L d’Orangina, je reprends des gâteaux sportifs, du chocolat, une mini-quiche, je recharge ma banane en bouffe et mes gourdes en eau, je check la pression des pneus, je me change et goooo ! Ça repart sur la même liaison que pour la 1.
Je double Estelle… Je pense qu’elle est déjà un peu dans le dur (?)… J’espère qu’elle va aller au bout ! En haut de la liaison 4, j’ai les jambes qui piquent. Le groupe est vraiment étalé et je suis monté à mon rythme, trop vite ? Je bois, je mange, et gooo !
La Spéciale 4, les Crêtes, est réputée engagée… Baaahhh, c’est vrai ! Le haut dans la forêt est roulant mais j’ai du mal à me faufiler entre les arbres, mais une fois sur la crête, ça devient fou ! Et le passage du « Goulet », c’est le summum. J’avais envie de jeter le VTT en bas vu la galère que c’était à descendre à pieds. J’ai passé 3 ou 4 zones à pieds et de nombreuses en mode pieds sortis, c’était chaud ! Le bas est plus sympa… Mais la longueur de cette spéciale la rend bien difficile encore une fois… Interminable !
Le souci, c’est que je suis tellement tendu du string sur ce genre de tracé technique et engagé, que je me crève ! Et quand j’attaque la liaison 5, un bon gros poussage/portage, je commence à percevoir des crampes dans les cuisses, un truc que je n’ai plus ressenti depuis 2 ans…
Je commence à cogiter, alors que je n’en suis pas à la moitié !
Mais Alessio Salomoni, qui est avec moi depuis la montée précédente, me rassure en me disant que c’est un sentiment normal avant la mi-course. Je m’arrête pour boire un coup, manger un peu, et ça repart !
En haut de la liaison 5, on est encore remonté au sommet du Naudech mais on passe derrière, face à la mer, et c’est magnifique ! La spéciale 5, celle de Mézeilles, attaque sur un single montant, descendant, puis d’un coup ça plonge au milieu des genêts et sur 200m, tu ne peux plus t’arrêter à moins de sauter dans les genêts (comme le gars devant moi, qui a fait un salto). C’est chaud ! Heureusement, la suite est moins inclinée et plutôt sympa… Si je ne commençais pas à être cramé !
La montée vers la spéciale 6, les Chasseurs, commence par un bon poussage avant de déboucher sur un chemin de 4×4 qui nous ramène vers le Naudech… Et là, baaaw, hypoglycémie, à plat complet. Je me cale 2 minutes sous un arbre, je bouffe, je bois et ça repart ! Les pâtes d’amandes et les Carambar, c’est magique ! Mais il reste encore 4 spéciales et surtout la grosse liaison de la Boucle 3… Je me demande vraiment si je vais y arriver ?!
Je rejoins vite le départ de la spéciale 6 et hooooo, je la kiffe sur sa totalité celle-là ! Elle est facile, roulante, rapide, fun… Et j’ai tellement souffert avant que je me demande quand va arriver la zone technique et engagée, qui ne viendra pas. Dans cette spéciale, Baptiste Gaillot sera le seul à me doubler, à une vitesse de malade !
En bas de cette spéciale, il y a apparemment une porte horaire mais je ne la vois pas. En tous cas, j’ai 55 minutes d’avance. C’est cool !
La montée vers la spéciale 7 est difficile sur le plan physique mais comme elle est courte (280m de d+), je reste motivé ! Je me dis qu’en y allant tranquillement, je passerai la prochaine porte horaire.
J’arrive au sommet de la spéciale 7, la Mienne, et remonté comme une pendule, je mange vite et je bois avant de partir vers l’Épic d’Argent, et surtout la prochaine porte horaire. Cette spéciale est assez chouette ! Le haut est roulant, le milieu est technique et engagé mais ça passe à peu près, et le bas est fun… Mais encore une fois, je suis tellement crispé que je galère. Je rame, c’est terrible ! Mais je suis en bas et je me rends compte que beaucoup abandonnent là. De nombreux pilotes le savaient dès le début, ils étaient là pour l’Epic d’Argent, pas assez préparés pour l’Or, pour la dernière boucle qui, physiquement, sera plus dure que les autres.
Bon, OK, la spéciale 8 de Saint-Martin du Froid, est un enfer physique, mais la liaison de 965m de d+/14km ne doit pas être si dure vu le dénivelé (en juillet on était monté par la route)… Ça ne va quand même pas être du portage ?! Attendez la suite…
Après la spéciale 7, je passe la porte horaire de la boucle 2 avec 40-45 minutes d’avance. En allant vers ma voiture, je me pose des questions: « je repars ? Si je repars, je vais y arriver ? Je ne suis quand même pas trop cramé là ? »
Je m’assois par terre, dos contre le pare-choc, et je m’enquille la salade d’endives/noix/œufs/avocats que Raphaëlle m’avait préparée. Fromage, 3 gorgées de Yop, je tombe encore 1L d’Orangina, et goooo, je ne suis pas venu là pour abandonner bord d’aile de merle ! Je remets la lumière sur le casque parce que je me demande s’il n’y en aura pas besoin dans la spéciale 9, suivant l’heure où je descendrai. Je ne vérifie rien sur le VTT, et j’oublie de me changer alors que j’ai mal au cul depuis 3 spéciales, et que je roule sans peau de chamois (j’avais un short avec la peau de chamois intégrée dans la voiture).
J’attaque la liaison 8 sur la route. Une belle route bien lisse comme j’aime que je monte à un bon rythme, avant de voir mon énergie chuter brutalement ! Je m’arrête sur un parapet, je m’enfile 4 faux Carambar aux fruits et gooo !!!
Deux jeunes tchèques (?) me rattrapent et ils montent avec la musique à fond sur le téléphone, du rap tchèque… Je commence à dérailler, j’ai envie de les envoyer dans le fossé ! Je veux du calme moi ! Je souffre bande de cons !
On arrive dans un hameau et la route se transforme en un chemin de 4×4 rempli de cailloux, inroulable et très pentu… Les tchèques me distancent, heureusement !
Dans cette montée, où je pousse le VTT pendant plus d’une heure (?), je prends conscience d’un truc: l’Epic Enduro ne ressemble à aucune autre course d’enduro VTT. J’ai participé à des courses régionales, des Enduro Series, l’Enduro des Terres Noires (difficile), une EWS, mais là, je suis quand même sur autre chose. Je pense qu’on peut comparer l’esprit de cette course à celui de la Gilles Lalay Classic en enduro moto (une référence pour les vieux ! En plus difficile encore). Là, je prends conscience que je participe à un « enduro extrême ». Tout est mis à l’épreuve de façon extrême: le physique, le mental, la technique, l’engagement. Cette montée vers la spéciale 8, c’est un enfer, un truc à te vacciner du VTT… Mais je tiens bon, je sais que je serai aller au bout de moi-même ! Alors c’est dur, c’est long, j’ai des envies de meurtre, je repense à Eric qui a travaillé sur les spéciales et je ne voudrais pas qu’il soit à côté de moi… Je lui aurais fait bouffer les cailloux du Caroux !
… Mais j’avance ! Lentement… En slalomant entre les crampes !
Arrivé sur le plateau, je peux remonter sur le VTT et un gars qui me double à un bon rythme (qui faisait la course en relais) me dit qu’il a doublé une soixantaine de riders avant moi… Ça me rassure !
Le pédalage à plat vers Saint-Martin du Froid est facile mais interminable. J’ai l’impression d’y arriver mais non, ce n’est toujours pas là…
Puis j’y arrive enfin, à 17h10.
Le temps de boire un coup, de manger quelque chose, il me reste environ 40 minutes pour faire la spéciale et passer la dernière barrière horaire à 18h. Je pense que c’est gagné, mais je suis à plat complet, la spéciale 8 est la plus physique, et il ne faut pas que je crève ou casse quoi que ce soit… Je descends pas bien vite, et en subissant tous les cailloux, toutes les marches… Une torture ! Je passe la ligne d’arrivée à 17h48, et j’ai donc 12 minutes d’avance sur la porte horaire. Les autres pilotes autour de moi, sont détendus: « c’est bon, c’est gagné, on n’a plus qu’à monter la liaison 9 et descendre la spéciale de Bardou tranquillement, sans pression ». Je bavarde un coup avec Thomas Lapeyrie (2è scratch) et Baptiste Gaillot (6è) qui finalement roule avec moi depuis la spéciale 6. Je suis dans le fond du classement (je m’en doute !), mais je vais finir avec eux, et ça c’est quand même cool !
C’est marrant parce qu’une fois cette dernière porte horaire passée, la pression retombe pour tout le monde et on se rend compte qu’on monte sans douleurs, sans crampes… C’est fou le mental !
Au départ de Bardou, je me rends vite compte que je suis bien crevé et même si j’ai mis la lumière sur le casque, je termine avant la nuit. J’étais tellement cuit qu’arrivé sur LA marche, je n’ai pas réussi à freiner et je l’ai pris en plein milieu, nickel ! Par contre j’ai fait quelques tout droits dans des épingles d’après…
Arrivé à Mons, c’est gagné, plus qu’à rentrer à Olargues par la voie verte. C’est l’euphorie ! Je pousse sur les pédales, je roule à 20-25 km/h.
Avant de pointer à l’arrivée, je prends Thomas Lapeyrie en photo et il me prend à son tour… On fait le métier pour les partenaires ! haha
Par contre, lui est interviewé à l’arrivée, pas moi ! hahaha
Parti à 5h, je termine ma journée de VTT à 19h10 pour 108km et plus de 4600m de d+ (certains ont beaucoup plus sur leurs GPS)…
Le soir, chez les Piccolo, après avoir bu et mangé un peu, je me suis pesé, j’ai perdu 4,5kg au moins sur la journée.
Je viens de regarder les classements et sur l’ensemble des catégories musculaires, il y avait 198 inscrits et on est 127 à avoir fait tout le tour. Attention à ne pas minimiser le truc, car même en catégories électriques, certains ont abandonné physiquement. L’ensemble des pilotes inscrits à l’Épic sont, à mon avis, d’excellents pilotes (pas comme moi !). Je me suis fait doubler toute la journée. Je veux juste dire que ce n’est pas la même clientèle que sur la Mountain Of Hell (ou je termine dans le premier tiers), et je pense aussi que beaucoup de pilotes connaissent les circuits. Faire l’Epic à vue (comme moi pour 7 spéciales sur 9), c’est un peu… Con !
A la fois, ça traduit un peu ma « préparation low coast ».
Je termine dernier Master classé, 25è sur 35, mais pas dernier des musculaires, ni même des électriques haha. Mais je suis bien content de moi ! J’ai fait ça pour moi, comme un défi, d’ailleurs j’y suis allé seul, et je remercie encore les copains qui étaient au courant et qui n’ont cessé de m’encourager de près ou de loin, parfois juste avec des petits mots sympas: François, Antoine, JDidier, Romain, Jérôme, Eric, David, Jean-michel, Sté Lian, Nicolas et évidemment Raphaëlle, Eloy, Marie, Vincent, Bernadette… Ainsi que les très rares personnes à qui j’en ai parlé au début et qui m’ont laissé entendre à demi-mots que je n’y arriverais pas, ça m’a galvanisé et poussé à garder le truc pour moi ! Hahahahah Je suis aussi satisfait d’avoir participé à une course de cette difficulté après les soucis de santé que j’ai eu en 2016 et j’en ai encore ressenti les effets lors des spéciales 1 et 2, de nuit. Ce truc à la con est toujours là, dans ma tête, mais je le fighte !!!
Enfin, merci à Velo Caroux Haut-Languedoc et EPIC ENDURO parce qu’organiser un tel événement, avec une telle logistique, en ce moment si particulier… Faut en avoir une sacré paire ! (Sans offenser les dames de l’organisation. Ce n’est qu’une expression)
Je vais continuer mon œuvre d’imposteur du VTT en DH/Enduro… Où ? Quand ? On verra…
Edit. du 28 octobre 2020:
Voila la vidéo officielle de la course, avec un petit Tchouk passage à 1’23 »